Critiqué par Obama, Trump l’accuse du « plus gros crime politique de l’histoire des Etats-Unis »
C’est une nouvelle étape dans l’affrontement latent entre
le président américain Donald Trump et son prédécesseur Barack Obama. Alors que
ce dernier a, de façon inédite, vivement critiqué la fin des poursuites contre
l’ancien conseiller Michael Flynn et la
gestion de la crise du coronavirus par Trump, celui-ci a férocement répliqué dimanche dans un
déferlement de tweets, l’accusant du « plus gros crime politique de l’histoire des
Etats-Unis », et
propulsant #Obamagate en tête des tendances sur Twitter ce lundi.
Vendredi, lors d’une conversation téléphonique d’une
demi-heure avec d’anciens collaborateurs de son gouvernement, dont Yahoo News
s’est procuré un enregistrement, l’ancien président Obama a estimé que la
gestion de la pandémie par Donald Trump était un « désastre chaotique absolu ». Une critique cinglante, la plus explicite à ce jour
de la part de l’ex-président démocrate à l’encontre de son successeur.
Encore très populaire chez les démocrates, Barack Obama
avait déjà laissé entendre que le milliardaire républicain avait « rejeté les avertissements » sur les risques de pandémie.
« Quand
on prend ce chemin, ça peut aller très vite »
Barack Obama est par ailleurs revenu sur la décision
controversée du ministère américain de la Justice mené par William Barr, un
fidèle de Trump, de retirer le
dossier d’accusation contre Michael Flynn, un ex-conseiller de l’actuel président poursuivi pour
avoir menti sur ses contacts avec un diplomate russe.
Selon des documents judiciaires, le ministère a estimé
que l’enquête contre l’ancien général de 61 ans n’avait pas « de base légitime » et que ses déclarations « quand bien même elles seraient
fausses, n’avaient pas d’importance ».
« Il n’y a aucun précédent que l’on puisse
trouver sur une personne inculpée de parjure qui s’en tire impunément », a souligné Barack Obama. « C’est le genre de situation où l’on
peut commencer à redouter que […] notre lecture basique de l’Etat de droit soit
menacée », a-t-il prévenu. « Quand on prend ce chemin, cela peut
aller très vite, comme on l’a vu ailleurs », a-t-il ajouté, appelant à ne pas sous-estimer cet
événement.