Le pouvoir ne peut être partagé par deux personnes: Sulayman Soylu, prochaine cible d’Erdogan
Après s’être débarrassé de nombreux amis, comme Abdallah Gul, Ahmet Davutoglu ou Ali Babacan, il semble qu’Erdogan s’apprête aussi à se débarrasser de son ministre de l’Intérieur Sulayman Soylu, devenu un rival potentiel, et jouissant d’un large soutien des électeurs de la coalition au pouvoir formée du parti de la Justice et du Développement et du Parti d’action nationaliste.
La popularité du ministre de l’Intérieur qui a été révélée par sa démission surprise le 12 avril dernier, a incommodé Erdogan, qui a ainsi refusé sa démission.
Après avoir démissionné de la présidence du Parti démocratique, Sulayman Soylu est entré au Parti de la justice et du développement en 2012, où il a rapidement gravi les échelons, jusqu’à devenir ministre de l’Intérieur en août 2016, juste après le prétendu coup d’Etat manqué.
Soylu sort renforcé de la crise de la démission, en prouvant qu’il jouit d’une popularité forte dans la rue turque et parmi les partisans du parti.
C’est ainsi qu’Erdogan se trouve dans une situation inconfortable, avec la rivalité de trois factions au sein de son parti : celle soutenue par le ministre des Finances et gendre d’Erdogan Berat Albayrak, celle soutenue par le ministre de la Justice Abdelhamid Gul, et celle soutenue par le Sulayman Soylu.
Notons aussi que ce dernier est le trait d’union entre le parti de la Justice et du développement et son associé le Parti d’action nationaliste. C’est aussi une personnalité médiatique, et il entretient des relations fortes avec les entités connues en Turquie sous le nom de « l’Etat profond ». Tout cela explique qu’Erdogan attend la première occasion pour s’en débarrasser.
Notons qu’Erdogan a refusé la démission de Soylu après l’intervention de son allié politique Devlet Bahçeli président du Parti d’action nationaliste, qui lui a affirmé que Soylu assumait ses fonctions avec succès et que le moment n’était pas opportun pour un remaniement ministériel. A quoi il faut ajouter l’intervention du Parti de la Grande Unité (droite).