En Syrie et en Irak, l’État islamique se moque du virus
Une attaque de l’EI a fait au moins dix morts dans les rangs de la Mobilisation populaire (MP), la principale milice chiite intégrée à l’armée irakienne, le 2 mai, près de Samara, à 100 km au nord de Bagdad, en Irak. C’est l’envergure et la complexité de l’opération qui a retenu l’attention : plusieurs cellules de l’État islamique se sont coordonnées pour attaquer différents check-points et tendre une embuscade au convoi de renforts.
Le colonel Myles Caggins, porte-parole de la coalition internationale anti-EI emmenée par les États-Unis, a minimisé l’événement en soulignant qu’il y avait eu moins d’attaques le mois dernier qu’en avril 2019
. De son côté, Hicham al-Hachémi, spécialiste irakien reconnu des mouvements djihadistes, estime, lui, que depuis le début du Ramadan, les opérations de l’EI ont atteint un niveau inégalé
depuis la chute, en 2017, de son califat
autoproclamé.
Bombes en bord de route, tirs sur des convois policiers, assassinats de représentants de l’État ou de notables locaux… Ce type d’actions est désormais récurrent dans le nord de l’Irak, mais aussi au sud-ouest, dans la province de l’Anbar, voisine de la Syrie.
Tous les experts sont d’accord sur le fait que le mouvement djihadiste est dans l’incapacité de reprendre le contrôle de territoires, encore moins de faire renaître son califat, mais il a bien retrouvé les moyens d’une stratégie plus offensive.
L’État islamique profite-t-il du Covid-19 ?
Non. L’épidémie reste contenue en Irak (2 500 cas et 100 morts). De toute façon, l’organisation se moque de la pandémie en cours et ce ne sont pas les policiers irakiens mobilisés pour faire respecter le confinement qui changent la donne dans la lutte contre les djihadistes.