Publié par CEMO Centre - Paris
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Le Hezbollah et le conflit syrien

dimanche 23/septembre/2018 - 08:21
La Reference
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Ahmed Sami Abdel Fattah

 

Depuis 2011, le Hezbollah libanais est engagé dans le conflit armé en Syrie au côté du régime de Bachar Al-Assad. Il a progressivement élargi son champ d’action notamment au début du conflit profitant du recul du régime face à l'opposition armée.

L’engagement du Hezbollah dans le conflit syrien est dicté par des considérations idéologiques et doctrinales qui l’ont incité à soutenir le régime syrien. Il y a également des considérations d’ordre militaire qui se rapportent à sa volonté de maintenir ses lignes d’approvisionnement en armes iraniennes qui transitent par la Syrie. Sans compter les privilèges militaires fournis par le régime syrien comme les camps d'entraînement frontaliers utilisés par l'organisation pour développer ses capacités.

L'intervention du Hezbollah en Syrie reflète un changement au niveau des stratégies de défense adoptées par le mouvement pro-iranien. Après avoir décidé de rester au sud-Liban et de surveiller les mouvements d'Israël à la frontière, le Hezbollah a adopté une stratégie offensive. Il a notamment lancé plusieurs opérations militaires audacieuses au-delà des frontières de l'Etat libanais, afin de neutraliser toute menace externe qui pourrait avoir une incidence sur ses capacités.

En dépit des réactions négatives sur la scène régionale et internationale provoquées par l'intervention militaire du Hezbollah en Syrie, les grandes puissances qui lui sont opposées ont observé le silence, souhaitant sans doute qu’il s’affaiblisse militairement et moralement.

Les motifs de l'engagement militaire

Depuis le début, le Liban a pris ses distances avec le conflit syrien pour éviter ses répercussions sur la scène interne. Il a compris que toute position adoptée au sujet de la guerre en Syrie susciterait la colère des parties internes et externes. Cette politique de neutralité n’a pas empêché le Hezbollah d'interférer dans les affaires des pays voisins. Son engagement en Syrie, essentiellement militaire, visait à garantir son approvisionnement en armes iraniennes qui transitent par la Syrie. La chute du régime syrien représenterait donc un revers militaire pour le Hezbollah.

Le mouvement serait assiégé militairement si le régime de Bachar Al-Assad disparaissait ou était remplacé par un régime hostile. D’où la décision du mouvement de faire la guerre pour la première fois hors du territoire libanais en dépit des risques.

Nous constatons que le Hezbollah a concentré ses activités dans les zones frontalières libanaises proches pour assurer la protection des armes en provenance d’Iran. Il s’est engagé dans une âpre lutte contre l'opposition syrienne dans la ville de Zabadani à 11 kilomètres de la frontière syro-libanaise non seulement en raison de son importance stratégique, mais aussi pour assurer la sécurité de la capitale syrienne Damas, et utiliser ses tunnels secrets dans le transfert des armes vers ses casernes militaires dans la vallée de la Bekaa. Il n’est pas un secret que le Hezbollah veut créer une zone militaire d'influence à l'intérieur du territoire syrien parallèlement à sa zone d’influence au Liban, afin de maintenir les activités jihadistes à l’écart des villages frontaliers chiites.

Tous ces motifs sectaires ont joué un rôle dans la décision du mouvement de s’engager militairement dans le conflit syrien. Il y a aussi des motifs religieux comme la protection du mausolée de Sayeda Zeinab à Damas, chose nécessaire pour relever le moral des soldats surtout après le changement de cap en ciblant l’opposition syrienne et non pas Israël.

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