L'Égypte ancienne considérait le ciel comme un récipient de fer rempli d'eau
Des hiéroglyphes vieux de 4 300 ans révèlent,
aujourd'hui encore, de précieux secrets. Dans un article du Journal of Egyptian Archaeology cité par nos confrères de Courrier international, l'égyptologue Victoria
Almansa-Villatoro évoque son travail autour des plus anciens documents
religieux au monde : des hiéroglyphes de pyramides datant, donc, d'il y a
plus de quatre millénaires. Ces hiéroglyphes sculptés à l'intérieur de
différentes pyramides étaient destinés à guider le roi ou la reine dans son
chemin vers l'au-delà et considèrent, c'est là toute la découverte, que le ciel
est un vaste récipient de fer rempli d'eau qui, parfois, laisse tomber des
morceaux sur terre sous forme de météorites.
« Les
documents contiennent plusieurs références au fer céleste, peut-on lire dans
l'article du New
Scientist consacré à cette découverte. Par
exemple, à sa mort, le monarque franchit les portes de fer qui mènent au
paradis – les Champs des roseaux – qui est entouré d'un mur de fer.
Certaines références expliquent qu'une fois arrivé au ciel, le défunt royal se
purifie dans l'"eau froide des étoiles" et qu'il traverse l'océan du
ciel en bateau. »
Une
météorite à l'origine de croyances religieuses ?
Tous ces éléments mis bout à bout ont
conduit Victoria Almansa-Villatoro à dessiner les contours des croyances
de l'Égypte de l'époque. L'égyptologue évoque
également un hiéroglyphe à la fois étrange et significatif envisagé sous ce
prisme, un hiéroglyphe plus ancien, apparu avant même l'arrivée du premier
pharaon au pouvoir, est doté d'une triple signification : métal, eau et
naissance. « Cette association étonne les chercheurs, explique-t-elle,
mais ces trois définitions sont au cœur de l'idée que le ciel est un récipient
de fer rempli d'eau qu'il faut traverser pour vivre dans l'au-delà. »
À l'origine de cette croyance, des météorites
dont les Égyptiens auraient pu être les témoins. Selon l'archéologue Thilo
Rehren, des indices géologiques prouvent qu'au cours des 5 000 dernières
années, l'Égypte a effectivement été touchée par une météorite, qui, de plus,
contenait du fer. Rien ne prouve un éventuel lien de corrélation avec cette
croyance, ni même que des Égyptiens en ont été témoins, mais cette possibilité
semble désormais bien réelle.