L’interdiction du port du niqab en Algérie suscite une crise entre le gouvernement et les salafistes
Ayat Izz
Le ministère algérien de
l’Education et de l’Enseignement a annoncé ces derniers jours l’application de
la décision d’interdiction du niqab (voile intégral) dans les écoles et les
universités à partir de l’année scolaire en cours. Il a été soutenu dans cela
par le ministère des Affaires religieuses et des waqfs (legs pieux), dans le
cadre de la lutte contre le terrorisme et les groupes extrémistes dont les
femmes se cachent derrière le niqab.
Cette initiative
intervient suite à des ordres du gouvernement algérien donnés aux instances
administratives de toutes les écoles, universités et quartiers, d’interdire le
port du voile pour les enseignantes, les employées ou les étudiantes, de façon
à connaître l’identité de la femme ou de la jeune fille et pour protéger les
institutions éducatives contre les diverses formes d’extrémisme religieux.
Des réactions violentes
ont alors eu lieu de la part des salafistes, dont la plus notable a émané de la
« coordination nationale des enseignants de sciences islamiques » qui
a indiqué dans un communiqué : « La réalité est apparue sur les
nouvelles réformes que la ministre a déclaré incarner, avec ses efforts pour
porter un coup aux symboles de l’identité nationale et de l’islam, et cela en
supprimant la « basmallah » (« au nom de Dieu »),
interdisant le niqab et diminuant le nombre d’heures d’enseignement des
matières religieuses ».
Quant à l’analyste
politique Moukhtar al-Ghabachi, il a affirmé, commentant ces faits, que
l’Algérie fait partie des pays arabes qui affrontent le danger des groupes
extrémistes, et que c’est pourquoi elle a commencé à prendre une série de
décisions politiques qui, selon elle, permettront de lutter contre le
terrorisme. Cependant, selon lui, il se peut que la décision d’interdiction du
port du niqab ait des répercussions négatives sur les intérêts du gouvernement
algérien, en particulier à cause des réactions des courants salafistes.