Publié par CEMO Centre - Paris
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En Irak et en Syrie, le groupe Etat islamique bénéficie de la confusion et du désengagement occidental

mercredi 06/mai/2020 - 12:51
La Reference
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Par son ampleur, l’attaque est sans précédent depuis de longs mois. Vendredi 1er mai, l’organisation Etat islamique (EI) a mené un assaut coordonné contre plusieurs barrages des unités de la Mobilisation populaire (MP) irakienne, une force gouvernementale dominée par les milices chiites, près de Samarra, à 100 kilomètres au nord de Bagdad. Les combats, qui ont duré plusieurs heures et nécessité l’envoi de renforts, ont fait dix morts au sein de la MP.

Ces attaques en Irak interviennent alors qu’une nouvelle mutinerie a éclaté, dimanche 3 mai, dans une prison d’Hassaké, dans le nord-est de la Syrie, où sont détenus des membres étrangers de l’EI, tombés entre les mains des Forces démocratiques syriennes (FDS), à dominante kurde. Dans les deux pays, la survivance du groupe dans des replis de son ancien territoire lui a permis de maintenir une partie de son influence en attendant que les données de l’équation régionale évoluent en sa faveur. La montée des tensions entre l’Iran et les Etats-Unis en Irak, ainsi que les conséquences de l’épidémie de Covid-19, pourraient déjà lui avoir offert un environnement un peu moins hostile.

Depuis le début du mois du ramadan, l’Irak est ainsi confronté à une vague d’attaques rarement observée depuis la chute, en 2017, du « califat » autoproclamé dans le pays. Après la perte de ses territoires, le groupe djihadiste avait reconstitué des cellules dans les zones libérées. Quelque 2 500 à 3 000 hommes, selon les estimations, étendent leur ancrage local. Des combattants revenus de Syrie, infiltrés par la frontière poreuse qui court sur plus de 600 kilomètres à travers le désert, sont venus gonfler leurs rangs.

Depuis la fin mars, un regain notable d’activité de ces cellules est observé dans les zones où elles sont les plus ancrées : dans la province de l’Anbar, le long de la frontière avec la Jordanie et la Syrie, et surtout dans le nord-est du pays, dans un corridor qui s’étend de la province de Ninive jusqu’à celle de Diyala, en passant par Kirkouk. Selon le porte-parole de la coalition internationale de lutte anti-EI, le colonel Myles Caggins, si le nombre d’attaques est en progression depuis le début de l’année, il restait en avril encore inférieur au nombre des attaques observées sur la même période en 2019.


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