Coronavirus: le confinement allégé, Assad craint une «catastrophe» en Syrie
Le président syrien Bachar al-Assad a dit
craindre lundi que les mesures prises pour alléger le confinement imposé pour
lutter contre le nouveau coronavirus n'augmentent les risques d'une «catastrophe» dans
le pays en guerre.
Le gouvernement a jusqu'à présent
enregistré officiellement 44 cas de contamination au nouveau coronavirus, dont
trois morts, tandis que les autorités kurdes dans le nord-est de la Syrie ont
fait état de trois cas dans les zones sous leur contrôle. «Bien
que les chiffres soient limités, cela ne signifie pas qu'ils ne vont pas
exploser soudainement en quelques jours, voire quelques semaines», a
prévenu Bachar al-Assad en s'adressant au comité gouvernemental luttant contre
le virus.
«Cela nous mènerait à une
véritable catastrophe qui pourrait submerger les infrastructures médicales et
logistiques de l'Etat», a-t-il ajouté. La semaine dernière, le
gouvernement a débuté l’allègement progressif du confinement décrété en mars et
qui a lourdement pesé sur l'économie exsangue du pays, déchiré depuis mars 2011
par une guerre ayant tué plus de 380.000 personnes et poussé des millions de
Syriens à l'exil. Un couvre-feu reste imposé sur l'ensemble des territoires
sous contrôle de Damas, et les habitants n'ont pas le droit de voyager d'une
province à l'autre.
Les marchés ont repris leurs activités
diurnes le 29 avril et les universités pourraient rouvrir leurs portes d'ici
peu selon le gouvernement. Le pays est en «phrase
de transition», a indiqué Bachar al-Assad. «Outre
le défi sanitaire, le défi auquel nous sommes confrontés pendant la pandémie de
coronavirus, et même avant, est le défi économique», a-t-il souligné.