Publié par CEMO Centre - Paris
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Coronavirus, pétrole… l’Irak au bord de l’effondrement

lundi 04/mai/2020 - 12:18
La Reference
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Le député Arshad al-Salhi, a eu des mots très forts fin mars, au début du couvre-feu. Le chef de la commission parlementaire des droits de l’homme en Irak a déclaré redouter que le couvre-feu imposé par les autorités pour lutter contre la pandémie de coronavirus n’entraîne une « famine » pour les nombreux Irakiens « privés de salaires »« Le gouvernement doit bâtir une stratégie rapide pour distribuer immédiatement des denrées alimentaires », avait-il lancé.

Hélas, son pays n’est pas en état de venir en aide même aux familles pauvres, qui du coup ont été obligées de sortir travailler malgré le couvre-feu. Celui-ci vient d’être allégé pour le début du Ramadan, mais l’économie tourne au ralenti. Après que le ministère de la santé a annoncé plus de 1 800 cas confirmés de coronavirus et 87 décès, les autorités ont fermé plusieurs marchés à Bagdad et nombreux sont ceux qui s’inquiètent de la dégradation actuelle. « Il n’y a aucun filet de sécurité sociale, aucune assurance, rien », constate un Irakien.

En Irak, la liste des crises ne cesse de s’allonger. « À l’impasse politique s’ajoutent désormais la crise sanitaire et économique avec l’effondrement du cours du pétrole, sécuritaire puisque les attaques de Daech se succèdent, et désormais ethnique », constate Adel Bakawan, directeur du Centre de sociologie de l’Irak et chercheur associé à l’Iremmo.

Impasse politique                  

Choisi pour former un gouvernement après l’échec des deux précédentes tentatives, le chef du renseignement irakien Mustafa Al-Kadhimi est toujours en pourparlers avec les partis politiques irakiens pour former son premier cabinet : il a jusqu’au 9 mai pour le soumettre au Parlement pour un vote de confiance mais jusqu’ici, toutes ses tentatives ont échoué.

« Les partis chiites n’ont accepté sa candidature que pour empêcher son prédécesseur, qu’ils considéraient comme un agent de l’Occident, d’aboutir : ils ne veulent pas le laisser constituer un gouvernement nationaliste », explique Adel Bakawan, qui observe qu’une nouvelle réunion de concertation lundi 27 avril à laquelle étaient présents « tous les grands acteurs chiites » s’est achevée sans aucun communiqué.

 

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