Libye: le coup de force d’Haftar pour camoufler son recul
En tenue de
militaire, posté devant une citation du Coran en lettres dorées, Khalifa Haftar
est resté droit comme un «I» pour annoncer, le 27 avril à l’occasion du début
du ramadan, qu’il disposait d’un «mandat du peuple» pour
diriger seul la Libye. Au moment même où son offensive sur Tripoli,
lancée en avril 2019, bat de l’aile. Son discours ressemble plus à un effet
de manche, dont les conséquences ne dépasseront pas les territoires aux mains
de son autoproclamée «Armée nationale libyenne» (ANL) qu’à un vrai «coup
d’État», comme dénoncent ses adversaires.
À Benghazi, la
seconde ville libyenne, tenue par Khalifa Haftar depuis 2017, plusieurs
centaines de personnes ont bravé le confinement lié au Covid-19 pour manifester
leur soutien à cette déclaration. Dans le Sud, en grande partie sous
l’influence du maréchal depuis 2019, des municipalités ont réitéré leur appui,
répondant ainsi à son appel. Mais à Tripoli, la capitale où siège le
Gouvernement d’union nationale (GNA) .