La Référence dévoile le complot Iran-Frères musulmans contre les Etats d’Amérique latine
Hanaa Qandil
Depuis des décennies les extrémistes, issus
de la confrérie des Frères musulmans ou fidèles à l'Iran, ont réussi à se
frayer une petite place dans un certain nombre de pays dans le monde. Au fil du
temps ils ont pu transformer leur minuscule présence en un grand outil de
rassemblement de leurs éléments pour planifier des coups contre la sécurité
nationale de leurs pays d'accueil. Ces pays qui sont devenus des lieux sûrs et
attirants pour de nombreux extrémistes.
Récemment, le complot irano-frériste semble
bien se tracer contre des pays d'Amérique latine, en particulier le Brésil. Et
ce, à travers un large éventail d'activités qui étaient loin des yeux jusqu'à
récemment, quand La Référence les a dévoilées à travers plusieurs
enquêtes.
De la carte d’extension chiite au
Brésil
Comme ce fut le cas avec le rôle actif de la
présence sunnite radicale en Amérique latine, la présence chiite pro-iranienne
n’en est pas moins dangereuse. D'autant plus qu’elle travaille en Amérique
latine, et en particulier au Brésil, immédiatement après le succès de la
révolution islamique en 1979, jusqu'à ce qu'elle y ait constitué une grande
communauté chiite. Celle-ci y a d’ailleurs un impact significatif depuis le
début des années quatre-vingts du XXe siècle. Cette vérité est confirmée par la
revue américaine bimensuelle The National Interest
qui s’intéresse aux questions étrangères et publiée par le Centre de recherche
Nixon.
Dans son numéro d'avril 2016, le magazine
publie un article intitulé: « Hezbollah, le fidèle partisan de l'Iran au
Brésil », dans lequel il indique clairement l'élargissement ouvert et
attrayant de la base de soutien de l'Iran au Brésil, parmi les immigrants
chiites et par le biais de la Daawa. Il relève aussi l’impact que celui-ci a
sur la société, sachant que la majorité des chiites brésiliens sont les
immigrants libanais et irakiens. Selon la revue, ils sont installés dans les
Etats de Parana et Sao Paulo, et tous sont partisans du Hezbollah, grand allié
de l'Iran.
Dans ces deux Etats ils se concentrent
davantage dans la ville de Foz do Iguaçu à la frontière avec l'Argentine
et le Paraguay. Ils sont estimés à plus de sept mille individus. Ils se
rencontrent dans la mosquée de l'Imam Khomeiny dépendant de l’Association
islamique, à l’école arabe du Brésil et à la Hasseiniya de l'imam Khomeiny.
Les Chiites brésiliens publient une revue en
portugais qui est la langue officielle du pays, tout comme ils contrôlent les
mosquées et les organisations caritatives islamiques dans la ville de Curitiba,
croit savoir le site Internet du Centre des associations des chiites
duodécimains en Amérique du Nord. Ce qui n’est pas différent de ce qui se passe
dans la ville de Ponta Grossa, où ils contrôlent également leurs mosquées.
Ils sont aussi très présents à Brass dans
l'Etat de Sao Paulo, où ils ont une grande mosquée, contrôlée par l’Association
Caritative Islamique, dont l'imam est dépêché directement de Beyrouth. Tout
comme ils ont un centre islamique qui délivre les certificats d'abattage halal
pour la viande exportée.
Les Chiites essayent également d'étendre leur
influence à certains centres sunnites dans le nord du pays, pour contrôler ces
lieux qui jouent un rôle important dans la vie sociale du Brésil. L'Iran a
fourni un soutien conditionnel à hauteur d’un million de dollars à une mosquée
de la ville de Coritiba. Et cette condition était de se soumettre à l'influence
chiite.
De la coopération complotiste
Téhéran a construit des ponts de coopération
au Brésil avec les partisans des groupes islamistes déployés dans le pays. Le
plus éminent parmi eux est le Frère musulman Ahmed El Saifi, président du
Centre de la Daawa islamique en Amérique latine, qui a visité la capitale
iranienne plus d'une fois, selon des publications des sites web iraniens.
La Référence a dévoilé par le passé les contours et les détails de ladite visite où
Al Saifi a rendu hommage aux iraniens, en disant: « J’ai traversé 20 mille
kilomètres pour vous rendre visite. J'adresse mes remerciements et mon
appréciation à cet Etat béni, gouvernement et peuple, et à l'éminent (mollah)
Muhammad Ali Tasquili de m’avoir réservé un accueil chaleureux. »
L’objectif d’Al Saifi derrière ces éloges
était d’avoir une brèche pour entrer en contact avec les organisations
extrémistes dans le but de s’infiltrer dans les associations chiites
éparpillées dans le monde, afin de promouvoir la pensée radicale, et attirer
des disciples, pour compenser les pertes subies par les pays d’origine des
extrémistes musulmans.
Selon les sources bien vérifiées de La
Référence, Al Saifi exploite le potentiel du centre qu’il a fondé en 1987,
au Brésil, pour promouvoir les idées de la confrérie des Frères musulmans, à
travers une longue série d'activités socioculturelles périodiques, que ce soit
au niveau de la jeunesse ou des femmes musulmanes.
Ahmed Al Saifi est un citoyen libanais, qui a
été arrêté en 1964 en Syrie pour être entré en contact avec le mouvement des
Frères musulmans syriens. Il avait été remis aux autorités libanaises d’alors.
A ce moment-là, il était en contact permanent avec un certain nombre de
dirigeants des Frères musulmans, tels que Issam Al-Attar, Zuhair Al-Shawish,
Omar Al-Khatib et Moustafa Al-Sibaï.
De la polarisation et de l’infiltration
Selon des sources authentiques de La
Référence, Téhéran œuvre à attirer des professeurs d’Université brésiliens
à visiter l'Iran, sous le couvert du tourisme, dans le but d’infiltrer les
universités du Brésil. Cela se réalise suite à l’invitation adressée au Dr
France Houzhi de l’Université de São Paulo, la plus grande université
du Brésil, et au Dr Paulo Helw de l’Université de Rio de Janeiro, à visiter
l'Iran il y a un an. Outre l’infiltration du Parlement brésilien à travers des
musulmans qui y travaillent.
De l'implication évidente
La plupart des faits font ressortir
l'implication du Hezbollah et des groupes chiites pro-iraniens dans des actes
nuisibles à la sécurité nationale et sociale des pays d'Amérique latine.
Lesquels actes ont pour objectif de menacer les relations avec les pays
islamiques, selon plusieurs médias, qui jettent la lumière sur les crimes relatifs
au blanchiment d'argent, au trafic de drogue et à la corruption (à vérifier
dans les journaux saoudien Okaz, et émirati Al Ain).
De l’impact très élevé
Saad Barakat, d’origine libanaise, figure
parmi des personnes très influentes et dangereuses, à cause des activités
criminelles qu’il gère entre l'Argentine, le Brésil et le Paraguay. Il a d’ailleurs
fait l’objet des sanctions financières américaines depuis 2004, à cause du
financement qu’il met à la disposition du Hezbollah. Les mêmes sanctions
touchaient plus tard ses deux frères Hamza et Hatem.