Les tractations d’Annahda : la nomination de cadres des Frères comme condition à l’approbation du gouvernement tunisien
Duaa Imam
Deux cadres d’al-Nahda, extension du groupe des Frères en Tunisie, ont été nommés conseillers auprès du premier ministre Elias Fakhfakh.
Le premier est Emad al-Hamami, nommé conseiller avec rang de ministre, et le second est Ossama ben Salem, avec rang de secrétaire d’Etat.
Des nominations qui ont soulevé des critiques, étant donné le manque de qualifications chez ces deux hommes et le fait qu’elles sont basées sur le principe des allégeances partisanes.
En outre, on s’interroge sur la légalité de ces décisions, étant donné la crise économique et sociale dans le pays. Certains les ont qualifiées ainsi de « nominations à un mauvais moment », ou de « gaspillage de l’argent public ».
Selon le site d’information Anbaa Tunis, la nomination de ces deux membres d’al-Nahda était une condition posée par les Frères de Tunis pour voter en faveur de la formation du gouvernement Fakhfakh, indiquant qu’ils ne sont pas compétents, et que leurs expériences précédentes montrent leur échec aux postes qui leur ont été attribués par le mouvement.
Ils ont même été accusés d’avoir touché des fonds qataris et turcs pour blanchir les groupes islamistes impliqués dans le terrorisme et faire de la propagande pour al-Nahda et son chef al-Ghannouchi, président du Parlement.
Notons que ce dernier avait nommé en décembre 2019 nombre de conseillers, ce qui avait provoqué les critiques des députés, considérant que ces nominations nuisaient à la neutralité de l’administration, et qu’elles contribuaient à approuver un bureau du Conseil parallèle au bureau du Parlement, et une administration parallèle à celle du Parlement.
Quant à l’activiste tunisienne Raja ben Salama, elle a affirmé que cette initiative prouvait les efforts d’al-Nahda de trouver des postes importants pour ses cadres, en particulier ceux qui n’ont pas eu la chance d’entrer au Parlement ou d’être associés à la formation du gouvernement.