Les tribus après le mandat octroyé à Haftar: une garantie de l’unité de la Libye
Nahla Abdel Muneim
Cinq ans après la signature de l’Accord de Skhirat, le commandant général de l’armée nationale libyenne, le maréchal Khalifa Haftar a appelé le peuple libyen le 27 avril à lui octroyer un mandat pour gérer les affaires du pays, et faire chuter le Conseil présidentiel dirigé par al-Sarraj, servant des intérêts étrangers au détriment de ceux des Libyens.
A la suite de cela, de nombreuses tribus ont annoncé leur accord pour ce mandat et pour affronter les milices de mercenaires turcs sur lesquelles s’appuie al-Sarraj.
C’est ainsi que le 23 avril, les tribus des Achrafs et des Murabitouns à l’est du pays ont annoncé leur soutien à Haftar, suivies le 28 avril par les tribus de Tarhouna.
Pour sa part, le spécialiste de la Turquie au CEPS d’al-Ahram Karam Saïd a affirmé que cette réponse favorable des tribus libyennes à l’appel de Haftarn’était pas nouvelle, et qu’elles le soutenaient depuis longtemps, en suspendant, comme certaines l’ont fait, le travail dans les puits de pétrole, pour impacter les ressources financières du gouvernement d’al-Sarraj.
Il a expliqué que la mission de Haftar de prendre le contrôle de l’ensemble de la Libye face aux milices de Fayez al-Sarraj était tributaire du soutien des grandes tribus, qui lui ont effectivement confié la tâche de gérer les affaires du pays.
Il a ajouté que ce mandat était d’autant plus important à l’heure actuelle où le régime turc cherche à exploiter la crise du coronavirus et où nombre de pays sont occupés à combattre la pandémie pour envoyer davantage de combattants en Libye.
Ainsi, cette annonce par Haftar de son refus de l’Accord de Skhirat ternit un peu plus l’image de la Turquie, en révélant la réalité de son envoi de mercenaires venant de Syrie pour combattre aux côtés du gouvernement d’al-Sarraj.