Amnistie générale: le duperie juridique d’Erdogan pour libérer les terroristes
Mohammad Abdel Ghaffar
Avec la propagation du coronavirus, en particulier dans les endroits de regroupements humains, les appels à la libération des prisonniers politiques se sont fait entendre en Turquie.
Et avec l’augmentation des pressions internationales et le grand nombre de détenus dans les prisons turques depuis le prétendu coup d’Etat de juillet 2016, le Parti de la justice et du développement au pouvoir a fini par présenter un projet de loi prévoyant la libération des détenus dans le but de diminuer le surpeuplement dans les prisons du pays et protéger les détenus contre le virus.
Le projet a été présenté au Parlement turc le 7 avril dernier pour discussion, et permet la libération définitive de 45000 détenus, ce qui réduit d’un tiers le nombre total de détenus.
Pourtant, malgré le caractère apparemment positif de l’initiative, la loi ne concerne pas les condamnés pour terrorisme depuis le prétendu putsch de 2016.
Elle exclut aussi les fonctionnaires, les juges, les avocats, les journalistes et les militaires accusés d’appartenir au groupe de Fethullah Gulenconsidéré comme terroriste par le pouvoir.
Et au lieu de libérer les prisonniers d’opinion, Erdogan a choisi de libérer les membres de son parti, même ceux ayant commis des crimes prouvés, dans le cadre de la loi dite d’amnistie générale.
Et une semaine après l’approbation de la loi par le Parlement, le Parti au pouvoir s’est empressé de libérer nombre de terroristes dans le but de les renvoyer en Libye ou en Syrie.
Il apparaît ainsi que la loi concerne surtout les partisans du Parti au pouvoir et les terroristes alliés au président turc, ce qui servira les intérêts d’Erdogan et ne contribuera pas à empêcher la propagation du virus dans les prisons turques.