Daech, Al-Qaïda et le jeu d’occuper les espaces terroristes
Chaïma Hafezy
La guerre mondiale contre le terrorisme qui a
suivi les attaques du 11 septembre 2001 a stimulé la croissance d’Al-Qaïda.
Aujourd’hui, en 2018, ces groupes sont devenus plus dangereux pour les pays
occidentaux.
En 2007, Al-Qaïda avait une branche appelée
Al-Qaïda au Maghreb islamique. Ce groupe de djihadistes algériens a semé les
troubles en Afrique du Nord et au Sahel.
Dans un rapport publié ce mois-ci par le
Département d’Etat américain, Washington affirme que : « Les opérations
terroristes ont diminué l’année dernière, principalement en raison du déclin du
terrorisme en Irak »
Mais le rapport indique qu’Al-Qaïda
est en pleine expansion, que les branches de l'organisation ont pu s’adapter à
l’état de dispersion, ce qui les rend moins vulnérables aux actions militaires.
Echange des rôles entre organisations
terroristes
L'échange des rôles entre Al-Qaïda et Daech
est intervenu après le conflit qui a éclaté entre les deux organisations après
l'année 2014. Des branches Daech sont alors apparues dans les régions
dominées par Al-Qaïda.
Daech a défié les talibans en Afghanistan et
s’est mis à attaquer, seul, des civils, surtout la minorité chiite du pays. Une
branche d'Al-Qaïda au Maghreb a fait scission et a formé le soi-disant
«Etat islamique au Sahara ». La même chose est arrivée au Nigeria où Boko
Haram, affilié à Al-Qaïda, a fait scission et a rejoint les rangs de
Daech.
Parallèlement, Al-Qaïda connaissait des
divisions internes, s’étant séparé de son ancien subordonné irakien.
En Syrie, les partisans d'Al-Qaïda qui ont
formé le prétendu Front Al-Nosra en 2016 étaient divisés sur la question de
savoir si la lutte devait se concentrer sur l'ennemi « proche » ou
l'ennemi « lointain ».
Alors qu'Al-Qaïda a toujours appelé à des
efforts djihadistes internationaux, sa branche syrienne a préféré se concentrer
sur la Syrie.
Ce qui inquiète les Etats-Unis et leurs
alliés, c’est que l’effondrement de la résistance syrienne renforce la position
d’Al-Qaïda pour laquelle l’Occident est le principal ennemi.
Le terrorisme prendra-t-il fin après la
défaite retentissante de Daech ? La désunion des djihadistes peut être
interprétée comme un signe de faiblesse, mais le rapport souligne, au
contraire, qu’elle encouragera les groupes terroristes à se battre et à
survivre.
Le rapport soutient que la défaite militaire
de Daech en Syrie et en Irak ne signifie pas la fin du terrorisme et de
l'extrémisme dans l'absolu, mais seulement la fragmentation des organisations
terroristes, qui, désormais adoptent la stratégie des loups solitaires pour
attaquer l'Occident.