La présidence du Parlement iranien à venir: les rivalités entre les conservateurs en pleine crise du coronavirus
Nora Bendari
Alors que les autres pays sont occupés à combattre le coronavirus, les courants politiques en Iran ont d’autres préoccupations, surtout depuis les élections parlementaires de février dernier, à la suite desquelles les conservateurs ont remporté la majorité des sièges.
C’est ainsi que le quotidien réformiste iranienAftab Yazd a indiqué le 6 avril dernier que les membres du courant conservateur avaient commencé à rivaliser pour obtenir la présidence du Parlement, bien que la date de l’ouverture de la 11esession du nouveau Parlement n’ait pas encore été fixée.
La perte de la majorité des sièges par les réformistes signifie ainsi que le Parlement ne sera pas en accord avec Rouhani et pourrait provoquer sa destitution si la majorité le décide, conformément à la constitution.
Par ailleurs, des rapports indiquent qu’il est probable que Mohammad Baqer Qalibaf, ex-mairede Téhéran et ex-général des Gardiens de la révolution, devienne président du Parlement.
Tout cela montre le manque d’intérêt des responsables iraniens pour la lutte contre le coronavirus, depuis le début de la crise. En effet, les mesures préventives nécessaires n’ont pas été rapidement prises, ce qui a provoqué la contamination et la mort d’un grand nombre d’Iraniens, et les hauts responsables eux-mêmes n’ont pas été épargnés.
C’est ainsi que l’on remarque parmi les personnes contaminées Ali Larijani, président du Parlement depuis 2008, atteint par le virus le 2 avril dernier, outre nombre de députés et de responsables.
Leurs rivalités montrent aussi que l’Iran sera témoin de crises politiques sévères après la fin de la pandémie, et que la domination du prochain Parlement par ces conservateurs préparera le terrain à une répression tous azimuts contre le peuple iranien, ce qui pourrait conduire à une nouvelle révolution pour s’en débarrasser.
