Les factions en conflit: les causes du refus de Tahrir al-Cham de démanteler Hurras al-Din
Sarah Rachad
Malgré les menaces de Hay’at Tahrir al-Cham de démanteler Hurras al-Cham – aile d’al-Qaïda en Syrie créée en février 2018 – et sa capacité à les mettre à exécution, étant donné sa supériorité militaire, l’organisation n’a pas pris jusqu’alors cette décision.
Notons que les accrochages entre les deux factions dans la ville d’Armenaz dans la campagne nord-ouest d’Edleb sont l’exemple le plus récent du conflit qui les oppose.
Hurras al-Din a ainsi fait allusion à la possibilité de recourir à une escalade militaire, si Tahrir al-Cham poursuivait ses exactions contre elle.
Pour sa part, un de ses chefs militaires, CheblOssama, a mis en garde contre les conflits entre factions en Syrie qui ne font que servir les intérêts des Russes et des Turcs.
Quant au commandant proche de Hurras al-Din, Abou Abdel Karim, il a appelé les éléments de l’organisation à se débarrasser de son chef, Abou Mohammad al-Joulani, pour mettre fin au conflit entre les deux factions.
La spécialiste des groupes terroristes Nihad al-Jariri a affirmé que Tahrir al-Cham considérait la présence de Hurras al-Din à Edleb et dans les zones sous contrôle de l’organisation comme importante.En effet, Al-Joulani, qui gère des millions de dollars de pétrole et de taxes, a besoin de ce groupe allié à al-Qaïda comme carte de pression sur la communauté internationale.
Quant à l’Observatoire syrien des droits de l’homme, il a affirmé dans un rapport récent que la liquidation de Hurras al-Din par Tahrir al-Cham n’était pas dans son intérêt, car cela pourrait provoquer des divisions internes dans ses rangs ou une coalition des groupes djihadistes contre lui pour venger Hurras al-Din.
Et de poursuivre que l’organisation préférait suivre la politique de l’affaiblissement, pour la priver de ses capacités et de ses éléments à long terme.
Notons que Tahrir al-Cham s’en prend régulièrement à Hurras al-Din par des vols d’armes ou la détention de certains de ses éléments, Hurrasal-Din réagissant alors en mettant en doute la religiosité de l’organisation.