Publié par CEMO Centre - Paris
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Accord de Sotchi ... l’opportunisme d’Ankara

samedi 22/septembre/2018 - 07:42
La Reference
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Sarah Rachad

 

Le sort de Hay’et Tahrir Al-Cham (l’organisation de libération du Levant), la plus grande faction terroriste en Syrie, est la priorité des présidents russe et turc, Vladimir Poutine et Recep Tayyip Erdogan. Les deux chefs d’Etat ont conclu le 18 septembre un accord sur la ville syrienne d’Idleb. L'accord stipule la mise en place d'une zone tampon démilitarisée, d’une profondeur de 15 à 20 kilomètres, entre le nord et le sud d’Idleb pour séparer les forces du régime syrien des factions armées, alors que ces dernières jetteront leurs armes lourdes, et ce avant le 15 octobre.

 

Bien que l'accord ne porte pas spécifiquement sur l’organisation de libération du Levant (OLL), celle-ci paraît tout de même concernée, étant donné qu’elle constitue la plus grande faction rebelle en Syrie et la mieux organisée. Elle contrôle plus de 60% de la ville d’Idleb. Et la mise en place de la zone tampon affectera principalement ses zones d'influence.

Depuis la conclusion de l'accord, l’organisation a fait savoir qu’elle refuserait de déposer les armes ou de quitter la ville. Face à cette position franche, la Turquie a fait le pari de convaincre l’organisation d'accepter l’accord avant la date butoir du 15 octobre.

 

La Turquie tente depuis plus de deux mois d’empêcher l'entrée du régime syrien à Idleb, encore sous le contrôle des factions. Si Ankara perd Idleb elle risque de perdre aussi sa dernière carte sur la scène syrienne.

 

Trois scénarios sont possibles pour la Turquie. Le premier est de mobiliser ses partisans à Idleb, à savoir le groupe Ahrar Al-Sham et l'Armée syrienne libre, pour affronter l'organisation de libération du Levant (OLL) et la démanteler.

Le deuxième scénario consiste à tenter de créer des divisions au sein de l’OLL. Quant au troisième et dernier scénario, il consiste à lancer une opération militaire comme les opérations « Rameau d'olivier » et « Bouclier de l’Euphrate » qu’Ankara avait lancées l'année dernière et au début de cette année, pour briser le rêve Kurde de créer un Etat à la frontière turco-syrienne.

 

Il est à noter que la Turquie craint que les terroristes ne perdent la ville d’Idleb car leur présence dans la ville écarte le danger kurde.

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