L’ouverture sur les minorités: la Grèce intègre ses musulmans par des mesures dont la dernière est l’autorisation de construire des mosquées

Sarah Wahid

Après des décennies d’hostilité à l’islam, à cause des massacres commis par les Ottomans, la Grèce est soucieuse depuis plusieurs années de réintégrer les musulmans dans la société grecque.

Dans ce cadre, l’Etat grec a à nouveau autorisé la construction de mosquées, et en juin 2019, la première mosquée a été inaugurée dans la capitale Athènes, redonnant espoir à un demi-million de musulmans grecs.

Notons que malgré l’existence de mosquées ailleurs en Grèce, la capitale n’avait pas vu la construction d’une mosquée agréée par l’Etat depuis le départ des Ottomans en 1833, tandis que les quelques mosquées restant de cette époque ont été utilisées à d’autres fins. 

D’autre part, le gouvernement grec a réservé auxjeunes musulmans de Grèce un quota d’admissiondans les universités grecques de 0,5%, ce qui explique leur préférence pour celles-ci au détriment des universités turques, ces dernières années.

Par ailleurs, bien que le Parlement grec ait annulé la référence à la charia islamique pour les questions de mariage et d’héritage propres aux musulmans, en lui substituant les tribunaux civils, le gouvernement grec est par la suite revenu sur cette décision, étant donné le caractère sensible de cette question dans les relations avec la Turquie.

Enfin, après que le gouvernement grec eut assumé la responsabilité de la nomination des muftis pendant des années, le ministre de l’Enseignement, de la Recherche et des Affaires religieuses KostasGavroglu a affirmé en 2017 que des amendements législatifs relatifs à la minorité musulmane étaient examinés par le gouvernement grec, ajoutant que son pays souhaitait suivre une politique de respect vis-à-vis de la minorité turque musulmane de Thrace occidentale (au nord-est), en insistant sur la nécessité de lui permettre de choisir son mufti par le biais d’élections.