Publié par CEMO Centre - Paris
ad a b
ad ad ad

Mosquées fermées, rassemblements interdits: ramadan morose en pleine pandémie

vendredi 24/avril/2020 - 10:56
La Reference
طباعة

Mosquées fermées, rassemblements familiaux interdits et couvre-feux. Le mois de jeûne sacré musulman du ramadan a débuté vendredi en plein confinement lié à la pandémie de Covid-19, même si certaines autorités religieuses ont rejeté les restrictions.

Cette année, ce mois sacré, synonyme de période de partage, de générosité et de rassemblements, s'annonce morose pour les centaines de milliers de musulmans d'Asie, du Moyen-Orient et d'Afrique de Nord.

Les restrictions imposées dans nombre de pays contraignent les mosquées à demeurer portes closes et l'iftar, le repas quotidien de rupture du jeûne, un moment habituellement convivial voire festif, ne pourra être partagé comme le veut la coutume en famille ou entre voisins.

Le roi Salmane d'Arabie saoudite, pays abritant les deux lieux les plus saints de l'islam, s'est dit "affligé" par l'absence de prières collectives, mais a insisté sur la "protection de la vie et de la santé des peuples".

Les mesures de confinement sont strictes dans le royaume, où les prières ont été suspendues dans les mosquées et un couvre-feu total imposé dans la plupart des régions. A l'exception de celles dans la Grande mosquée à La Mecque, où des fidèles en nombre restreint et entourés des forces de sécurité, priaient vendredi.

Habituellement noire de monde, l'esplanade de la Kaaba, la structure cubique située au coeur de la Grande mosquée et vers laquelle se dirigent les musulmans lors de la prière, était déserte.

Le confinement affecte particulièrement les plus défavorisés, privés de la charité des mosquées ou d'associations. "Les mosquées sont fermées et ceux qui nous aident normalement traversent aussi des difficultés", déplore Salah Jibril, un chômeur palestinien de Gaza.

A Tripoli, dans le nord du Liban, malgré la morosité générale, les marchés ont attiré les habitants, dont beaucoup craignent des augmentations de prix sur fond de crise économique dans le pays.

Propriétaire d'une boutique de friandises, Samer al-Hallab s'attend néanmoins à ce que ses ventes "chutent de plus de 75% pendant ce ramadan par rapport aux années précédentes".

- "Très différent" -

L'un des cinq piliers de l'islam, le ramadan commence vendredi dans la majorité des pays musulmans, et samedi en Iran, au Maroc ainsi que pour les chiites d'Irak et du Liban.

En Irak, même s'il y a un allègement du confinement en journée, les Irakiens ne pourront pas partager l'iftar avec leurs proches le soir. Vendredi, le mausolée d'Abdelqader al-Gelani, l'un des plus grands lieux saints sunnites d'Irak, était fermé, comme la plupart des mosquées.

Des couvre-feux nocturnes sont imposés dans plusieurs pays du Moyen-Orient.

L'Algérie, la Tunisie et la Libye ont annoncé l'allègement durant le ramadan des couvre-feux.

Plus grand pays musulman du monde, l'Indonésie a invité les fidèles à rester chez eux, alors que des millions d'Indonésiens se rendent chaque année dans leurs villes et villages à la fin de ce mois.

"Ce ramadan est très différent, il n'est simplement pas festif. Je suis déçue de ne pas pouvoir aller à la mosquée mais que pouvons-nous y faire?", déplore Fitria Famela, une Indonésienne.

En Indonésie comme dans d'autres pays d'Asie, continent où résident plus d'un milliard de musulmans, certains responsables religieux ont cependant refusé de respecter les restrictions.

C'est le cas de la principale organisation musulmane de la province indonésienne Aceh. Jeudi soir, des milliers de fidèles ont assisté à la prière dans la plus grande mosquée de la capitale, Banda Aceh.

"