Les attaques d’al-Qaïda en Afghanistan et la signification de la politique de désengagement américaine
Nahla Abdel Muneim
L’Agence d’informations Thabat dépendant d’al-Qaïda a publié début avril des statistiques mensuelles des opérations terroristes qu’elle a réalisées, et qui font ressortir le nombre élevé de ces opérations au Khorassan : 343 en mars, ayant fait des centaines de morts et de blessés.
Ainsi, les chiffres veulent suggérer que ses opérations en Afghanistan restent importantes, de façon à indiquer son efficacité sur le terrain dans ce pays, et à remonter le moral de ses troupes et à recruter de nouveaux éléments.
Cela vise aussi à montrer le vide sécuritaire qui règne en Afghanistan, en particulier avec le début des préparatifs de retrait américain du pays conformément à l’accord signé avec les Talibans.
Enfin, ces chiffres veulent indiquer que les attaques de l’organisation visent les zones contrôlées par le gouvernement afghan, et non pas celles contrôlées par les Talibans.
Tout cela prouve implicitement qu’al-Qaïda et les Talibans continuent de s’accorder et que leurs relations n’ont pas été totalement rompues, comme l’exigeraient les termes de l’accord avec les Américains. De même, les deux organisations participent à une opération de pression psychologique sur le gouvernement afghan, alors que celui-ci tente de prolonger la durée des négociations avec les Talibans pour la libération de leurs éléments emprisonnés, de façon à réaliser davantage de gains politiques.
C’est ainsi que les deux organisations ont commencé de concert à violer la trêve prévue suite à la signature de l’accord entre Washington et les Talibans le 29 février dernier, avec le refus du gouvernement afghan de libérer les chefs talibans.
Il apparaît de même que Washington a recouru à la « politique de désengagement » dans cette crise, en se débarrassant d’abord du gouvernement qu’elle avait installé dans le pays pour renforcer la sécurité, et en renonçant ensuite au but déclaré de la guerre en Afghanistan qui a commencé en 2001 et constitue la guerre la plus longue menée par les Etats-Unis en dehors de ses frontières, à savoir la guerre contre le terrorisme.