Virus: Trump appelle à la rébellion contre le confinement, 150.000 morts dans le monde
Le président américain Donald Trump a appelé samedi à la rébellion contre le confinement, semant la consternation alors que son pays est devenu le premier foyer mondial de la pandémie de coronavirus avec près du quart des 154.000 morts recensés sur la planète.
Pendant que plus de la moitié de l'humanité reste à domicile afin de limiter la propagation du Covid-19, Donald Trump a ouvertement appelé à braver les règles de confinement.
"Libérez le Minnesota!", "Libérez le Michigan!", "Libérez la Virginie", a-t-il tweeté alors que des militants parfois armés s'apprêtaient à défier samedi les autorités de ces Etats démocrates en se rassemblant dans les rues.
"Et sauvez votre formidable deuxième amendement. Il est assiégé!", a ajouté Donald Trump, en référence au droit des Américains à porter des armes.
Le président américain a par ailleurs renouvelé ses attaques contre la Chine, qu'il accuse d'avoir "dissimulé" la gravité de la pandémie et de ne pas révéler le véritable décompte de ses morts. Le président français Emmanuel Macron et le chef de la diplomatie britannique, Dominic Raab, ont eux aussi mis en doute la transparence de Pékin.
- Craintes de "violences" -
Avec près de 3.000 morts par jour et plus de 37.000 décès au total, les Etats-Unis sont devenus le pays le plus durement touché par la pandémie partie fin 2019 de Wuhan, en Chine.
Les dirigeants mondiaux font face à un double défi sanitaire et économique: une récession sans précédent depuis 1929 menace, a prévenu le Fonds monétaire international (FMI).
Touchés de plein fouet en l'absence de dispositifs de protection sociale, des millions d'Américains sont contraints de se tourner vers les banques alimentaires.
"Nos employés sont à bout", décrit Dan Flowers, le responsable d'une banque alimentaire de l'Ohio. "Ils travaillent tellement dur. On aimerait bien en voir la fin."
Dans ce contexte, le gouverneur démocrate de l'Etat de Washington, Jay Inslee, s'est indigné des tweets présidentiels car ils encouragent, selon lui, "des actes dangereux et illégaux".
"Il met des millions de personnes en danger d'attraper le Covid-19. Ses tirades déséquilibrées et ses appels à "libérer" des Etats pourraient aussi mener à des violences", a-t-il tweeté.
Le Premier ministre canadien Justin Trudeau a par ailleurs indiqué samedi que son pays et les Etats-Unis avaient décidé de maintenir close pendant un mois supplémentaire leur frontière commune, fermée depuis plus de trois semaines.
Avec plus de 190 pays et territoires touchés, la pandémie a gagné l'ensemble de la planète.
La barre des 1.000 morts officiellement recensés a été franchie en Afrique, dont les trois quarts en Algérie, en Egypte, au Maroc et en Afrique du Sud.
Or il manque toujours 44 milliards de dollars pour financer la lutte immédiate contre la crise sanitaire et économique en Afrique, ont estimé la Banque mondiale et le FMI.
- "Plus isolée sur Terre" -
Au Brésil, la situation sanitaire apparaît particulièrement préoccupante dans les favelas.
"Il y a de grands risques de propagation du virus dans la favela, environ 40 à 50% des tests qu'on fait ici sont positifs", s'alarme Tiago Vieira Koch, un directeur de clinique qui intervient à Rocinha, à Rio, la plus grande favela du Brésil.
C'est une planète en plein confinement qu'ont ainsi retrouvée vendredi deux astronautes américains et un cosmonaute russe, premiers à avoir quitté la Station spatiale internationale (ISS) depuis que l'OMS a déclaré en mars la pandémie.