Le coronavirus n’a pas été un argument en faveur des « Ahwazis » : le régime iranien viole impitoyablement leurs droits
Mona Abdel Razek
L’Iran a libéré 85000 prisonniers suite à une amnistie décrétée par le guide en faveur de ceux purgeant des peines de moins de cinq ans. Pourtant, et malgré la propagation du coronavirus, avec 66000 contaminations et plus de 4000 décès, les prisonniers ahwazis n’ont pas bénéficié de l’amnistie.
Les conditions sanitaires des prisonniers ahwazisont été critiquées par Amnesty International le 9 avril, après avoir collecté des témoignages des familles de ces prisonniers, indiquant le recours à la force pour mater les protestations dans les prisons de Sepidar et de Chiban dans la ville d’Ahwaz située dans la province du Khuzestan.
Les Ahwazis souffraient de conditions sanitaires déplorables même avant la propagation du coronavirus, du fait de l’oppression dont sont victimes les habitants de la région.
Et au début avril, l’Organisation ahwazie des droits de l’homme a critiqué la prison de Chiban à al-Ahwaz pour ne pas avoir transporté à l’hôpital un jeune prisonnier incarcéré en mai 2019, après avoir été atteint du coronavirus.
De son côté, le Centre des droits de l’homme d’Ahwaz a mentionné les conditions mauvaises dans laquelle vivent les prisonniers ahwazis dans la prison de Chiban, indiquant la présence de 7000 prisonniers dans des espaces étroits, ce qui est autre forme de guerre psychologique menée par la prison contre les prisonniers politiques de l’Ahwaz.
Le Centre a envoyé le 9 avril une lettre à JavaidRehman, rapporteur spécial des droits de l’homme aux Nations unies, mentionnant la révolte des prisonniers dans les prisons à cause de leur crainte d’être atteints par le coronavirus, et la répression qui s’est ensuivie, en condamnant les mauvaises conditions sanitaires des Ahwazis dans les prisons.