Après des menaces de mort adressées à des personnalités politiques : les soupçons se portent sur al-Nahda
Asmaa al-Batakouchi
Cinq personnalités politiques tunisiennes dont quatre députés au Parlement ont indiqué que le ministère de l’Intérieur les avait informées de façon officielle de l’existence de menaces dirigées contre elles, en leur conseillant de se faire accompagner de gardes du corps.
Ces personnalités sont : Salem Labid, cadre du Mouvement du peuple, Zuheir al-Maghzawi, secrétaire général de ce Mouvement, Samia Abbou, cadre du Courant démocratique et députée, EssamChabbi, secrétaire général du Parti républicain, et Abir Moussi, présidente du Parti destourien.
Les soupçons se sont portés sur l’organisation secrète du mouvement d’al-Nahda, bras des Frères dans le pays, qui chercherait ainsi à liquider ses opposants politiques.
Pourtant, le mouvement d’al-Nahda a cherché à se disculper en annonçant sa solidarité avec les personnalités menacées de mort.
Ainsi, apparaît à nouveau le spectre des assassinats de l’ex-secrétaire général du mouvement des Patriotes démocrates Choukri Belaïd le 6 février 2013 et du coordinateur général du Courant populaire Mohammad al-Brahimi le 25 juin 2013.
Or, le Comité de défense de Belaïd et d’al-Brahimi, qui avaient été assassinés à l’époque du gouvernement de la Troïka dirigé par al-Nahda, avait révélé l’implication de cette dernière dans cette affaire, avec l’organisation des Frères en Egypte, en prouvant la relation entre le chef de l’organisation secrète d’al-Nahda Moustapha Khader et les Frères d’Egypte depuis 2011.
Les documents trouvés avaient par ailleurs révélé le rôle des Frères d’Egypte dans la mise en place et la gestion de l’organisation secrète d’al-Nahda.
Le Comité de défense a par ailleurs affirmé que la plupart des documents consistaient en des correspondances électroniques entre les membres de l’organisation secrète, et comprenaient nombre de données sur la façon dont l’organisation secrète avait été mise en place, et sur le rôle de certains cadres des Frères d’Egypte dans un stage de formation au travail de renseignements en Tunisie.