Le racisme et le coronavirus menacent de décimer les habitants originels de l’Amérique
Nahla Abdel Muneim
Les autorités américaines du nord de l’Etat d’Arizona ont annoncé le 7 avril dernier l’arrestation d’un extrémiste raciste utilisant les médias sociaux pour inciter à tuer les Navajos (Indiens peaux-rouges) en affirmant qu’ils portaient le coronavirus dans leur sang, ce qui augmentait les chances de propagation de la maladie.
Daniel Frensin, âgé de 34 ans, a été ainsi accusé de terrorisme, pour incitation à tuer les Navajos.
Il s’agit d’un crime de haine raciale exercée contre les habitants de l’Arizona et du Nouveau-Mexiquedans le sud-ouest des Etats-Unis. Les Navajos – plus de 300000 âmes – sont la seconde tribu reconnue au niveau fédéral, et ils ont formé une instance gouvernementale indépendante gérant leurs affaires.
Pour sa part, le Centre ERIC (EducationalRessources Information Center) a indiqué que les membres de la tribu des Navajos étaient victimes d’exclusion ethnique du fait des différences culturelles dans le pays, ce qui entraînait une discrimination contre eux dans le travail et l’enseignement.
Et en juin 2010, le Comité des Nations unies pour l’élimination de la discrimination raciale a accusé le gouvernement des Etats-Unis d’opprimer les habitants originels du pays.
Pourtant, la position récente des Etats-Unis considérant ce crime comme du terrorisme représente un certain changement de politique, la crise du coronavirus ayant peut-être contribué à ce changement, le gouvernement étant actuellement occupé à éloigner le danger du virus et à remédier à ses conséquences économiques.
De son côté, le chef de la tribu a mis en garde début avril contre la catastrophe qui pourrait la frapper après la contamination de sept d’entre eux, étant donné l’absence d’aides du gouvernement en leur faveur, et le refus de les inclure dans les décisions prises pour traiter les effets de la pandémie.
Quant à la gouverneure de l’Etat du Nouveau-Mexique Michelle Lujan Grisham, elle a affirmé que le coronavirus pouvait décimer les dernières tribus peaux-rouges si Trump ne les soutenait pas durant la crise.