Le pirate: le piratage informatique, arme du régime turc pour faire chanter les ennemis d’Erdogan (3-4)
Mahmoud al-Batakouchi
Des hackers travaillant pour le régime turc ont réalisé des attaques électroniques à vaste échelle, à travers le monde, en visant des institutions gouvernementales, des ambassades et des services de sécurité.
Il s’est ainsi avéré que parmi les victimes de ces attaques figuraient les services du courrier électronique de Chypre, du gouvernement grec et du conseiller à la sécurité nationale du gouvernement irakien.
Finalement, ces hackers ont piraté au moins 30 institutions, ministères, ambassades et services de sécurité, ainsi que des sociétés, en violation du droit international qui protège la vie privée.
Notons que ces attaques électroniques interviennent alors que les pressions internationales augmentent sur le régime turc, suite à ses plans au Moyen-Orient, et en particulier à l’accord de délimitation des frontières maritimes signé avec le président du gouvernement d’entente nationale Fayez al-Sarraj, en violation du droit de la mer et des droits souverains de Chypre et de la Grèce.
Et bien que les pirates turcs aient visé en priorité les pays ayant de mauvaises relations avec Ankara, ils ont également visé des organisations locales considérées par le gouvernement turc comme sources de menace, comme la branche turque de la Loge maçonnique.
Notons que des documents gouvernementaux secrets ont révélé aussi la permanence des opérations d’espionnage, et les enquêtes pénales menées par le gouvernement d’Erdogan et qui visent les opposants à son régime vivant en Allemagne.
Les documents ont aussi révélé que l’unité électronique de la police turque a préparé un rapport sur le site de l’Organisation du dialogue et de l’enseignement, qui dépend du mouvement de l’opposant vivant aux Etats-Unis Fethullah Gulen, et sur le directeur exécutif de l’Organisation et son adjoint, et les a remis à l’administration de la lutte antiterroriste de la direction générale de la sécurité, au ministère de l’Intérieur.