Du Nord au Sud, le «couteau» turco-iranien fend le gâteau libanais
mardi 14/avril/2020 - 09:46
La Turquie et l'Iran tentent de contrôler le Liban. Ankara a mis en place des projets d'éducation et de développement dans le nord du Liban, dans les villes habitées par les sunnites, en tant que faction politique la plus proche, en termes d'idéologie et de doctrine religieuse, tandis que l'Iran cherche à contrôler le sud du Liban, par le biais du Hezbollah, son bras populaire et influent.Le Liban connaît une forte emprise iranienne, qui atteint le degré de contrôle sur les institutions judiciaires, sécuritaire s et militaires, ainsi que l'imposition d'opinion sur le gouvernement.L'influence du HezbollahLe Hezbollah a été créé au début des années 80. Son étoile à commence à briller lors de l'occupation israélienne du Sud-Liban en 1982, mais ses racines intellectuelles remontent à ce que l'on appelle le «réveil chiite» au Liban dans les années 60 et 70, qui a vu l'émergence d'une activité scientifique chiite et de références religieuses dans le sud du Liban.Il convient de noter que le Liban a assisté récemment à des manifestations pour débarrasser le pays de l'hégémonie iranienne, qui a conduit à la domination du Hezbollah dans le pays, ainsi qu'à l'état d'effondrement économique et politique, selon les propos de l'ancien ministre de la Justice Ashraf Rifi.Malgré l'accord sur les objectifs entre Téhéran et Ankara, chacun d'entre eux ayant pour arrière-plan la possession d'un projet idéologique dans la région, cherche à se tailler une part du lion des richesses du Liban. La Turquie domine les régions sunnites du nord, et l'Iran déconne dans les régions chiites du sud. Ce qui constitue une division du gâteau libanais, le Liban étant l'un des pays les plus vulnérables aux ingérences extérieures, compte tenu de la nature de son système politique, fondé sur le pluralisme sectaire.Attirer des groupes sunnitesLa Turquie attire les groupes sunnites, en particulier les Palestiniens résidant sur le sol libanais, afin de leur trouver un pied sur terre. La raison pour laquelle l'Association "d'amitié libano-turque" a été créée à Sidon en 2010.Ankara cherche également à créer des centres culturels pour enseigner la langue turque et promouvoir la culture turque dans le nord, tout en offrant d'excellentes installations à cet égard.Des projets sociauxLa Turquie a réalisé un certain nombre de projets d'investissement pour servir les familles, ainsi que des bourses en faveur des étudiants, pour suivre leurs études universitaires chaque année.Elle essaie également d'imposer son influence au Liban, par le biais de certains groupes politiques, ce qui a été évident à travers son soutien aux "Gardiens de la ville", dirigés par le politicien Muhammad Shuk alias Abu Mahmoud.