La Turquie s’empêtre dans le problème des réfugiés, et la crise du coronavirus révèle les manigances d’Erdogan face à l’Europe
Ahmad Sami Abdel Fattah
Les divergences se poursuivent entre la Turquie et l’Union européenne, sur la question des réfugiés, surtout après la violation de l’accord signé avec l’Union Européenne en 2016 par la Turquie, en permettant aux réfugiés de fuir vers l’Europe.
C’est la Grèce qui est la plus affectée par la politique de la porte ouverte suivie par Ankara. A cet égard, le premier ministre grec KyriakosMitsotakis a écrit le 5 avril dernier une lettre au président Macron dans laquelle il condamne la position turque et demande aux chefs de l’Union Européenne de réduire leur soutien financier à la Turquie.
De son côté, le président turc a visité Bruxelles en mars dernier, pour parvenir à un nouvel accord avec l’Union européenne de façon à arrêter le flux de réfugiés en Europe. Mais celle-ci a fait comprendre à la Turquie qu’elle refusait l’exploitation de la question des réfugiés pour réaliser des objectifs politiques.
De son côté, le spécialiste de la Turquie Mohammad Rabie a affirmé que la propagation du coronavirus en Europe avait eu des conséquences négatives sur la crise des réfugiés, car la carte gagnante qu’utilisait Erdogan pour faire du chantage à l’Europe financièrement et politiquement est devenue un lourd fardeau pour lui, étant donné le quasi effondrement de son économie.
Et Rabie conclut en affirmant qu’Erdogan utilisera la carte des réfugiés dans un avenir proche pour faire pression sur l’Europe et obtenir des fonds, surtout étant donné les pertes de l’économie turque depuis le début de la crise. Outre son désir de détourner l’attention aux niveau intérieur et international de la propagation du coronavirus en Turquie, à cause des déficiences des services de santé.