Coronavirus: Macron écartelé entre catastrophe sanitaire et désastre économique
Le remède risque-t-il d’être pire que le mal lui-même? C’est avec ces mots que le président des États-Unis Donald Trump a synthétisé le dilemme qui s’impose aux dirigeants du monde face à l’épidémie de coronavirus: comment faire repartir une économie brutalement mise à l’arrêt, sans risquer d’aggraver la situation sanitaire et submerger les hôpitaux?
En France, la question du coût économique et social des mesures de confinement commence à être soulevée. Des voix, comme celle du patron du Medef, appellent les entreprises et les salariés à reprendre leur activité alors que le pays va entrer dans sa cinquième semaine de confinement.
“On ne pourra pas rester très longtemps avec sept millions de salariés en chômage partiel (...) J’appelle donc tous les entrepreneurs qui le peuvent à reprendre dès maintenant leur activité, en respectant bien entendu les règles sanitaires de sécurité”, a ainsi lancé Geoffroy Roux de Bézieux dans une interview au Figaro vendredi 10 avril. Depuis, la ministre du Travail Muriel Pénicaud a annoncé ce samedi que 8 millions de salariés étaient désormais concernés.
Mais tous ne partagent pas les mêmes préoccupations dans l’immédiat. Quelques heures après la parution de cet entretien, l’OMS s’inquiétait d’une “résurgence mortelle” de la pandémie en cas de déconfinement hâtif. Un avertissement envoyé à tous les gouvernements qui envisageraient un retour rapide à la normale, à l’unisson de la communauté médicale qui craint autant un “effet Coupe du monde” qu’un relâchement trop précoce.
Autant de prises de position qui placent Emmanuel Macron face à un choix crucial avant son allocution attendue lundi 13 avril au soir.
Peur sur l’économie
Au menu du discours du chef de l’État: dessiner les contours du déconfinement, rassurer les soignants et jeter les bases d’une reprise économique. Le président a eu “deux messages: ce n’est pas le moment de baisser la garde car le confinement reste le moyen de faire décroître l’épidémie.