Publié par CEMO Centre - Paris
ad a b
ad ad ad

Le Centre de soufisme de Berlin… Les Allemands en présence des Naqchbandis

vendredi 21/septembre/2018 - 04:41
La Reference
طباعة

Nahla ‘Abdel Muneim

Dans l’une des rues du quartier de Schöneberg au centre de la capitale allemande domine le bâtiment du Centre soufi ottoman de Berlin, comme un témoignage vivant de l’accueil civilisé européen fait au patrimoine oriental soufi.

A l’intérieur du Centre sont organisées régulièrement des séances de dhikr (invocations de Dieu) soufi, des soirées culturelles et des représentations théâtrales, et sont récités des vers de la poésie de Jalaleddine Rumi, de Chamseddine at-Tabrizi et d’autres poètes appréciés par les soufis du Vieux Continent.   

D’autre part, le Centre est le siège officiel des soufis de la confrérie Naqchbandiyya, non seulement au niveau de la société allemande, mais pour tous ses adeptes en Europe. La Naqchbandiyya est une voie soufie largement répandue au niveau mondial, et la plupart des centres de soufisme allemands la pratiquent. Elle a été fondée par Bahaeddine Naqchband al-Ouzbekistani, né en 1317.

Bien que la date exacte de fondation du Centre ne soit pas connue, ses murs portent des témoignages de reconnaissance à cheikh Nazem Izzeddine Haqqani qu’ils considèrent comme le père spirituel du Centre. Haqqani est en effet l’une des pôles (qutb) du soufisme naqchbandi. Il est né en 1922 à Larnaka (Chypre), et mort en 2014, à près de 92 ans.

Le Centre est connu à Berlin pour le programme spirituel qu’il prépare de façon périodique pour déterminer les activités quotidiennes et nocturnes pour ceux qui le fréquentent. C’est ainsi qu’on y trouve des restaurants où le disciple peut boire un thé ou assister à un colloque éducatif sur les Naqchbandis, et l’on peut participer à une séance de méditation soufie, ou se balancer aux rythmes de cantiques qui apportent la paix intérieure aux auditeurs. Une femme qui le fréquente régulièrement le qualifie de « discothèque licite ».

Les activités du Centre soufi ottoman ne se limitent pas aux programmes spirituels locaux, mais comprennent également des voyages dans divers pays organisés par les responsables du Centre, ainsi que l’accueil de rois et de familles régnantes.

Par ailleurs, l’influence du soufisme ottoman et de ses traditions sur le Centre est connue, les sultans ottomans s’étant laissé charmer par la spiritualité soufie, outre leur foi profonde dans les prodiges des cheikhs et des derviches, comme cela a été montré par la chercheuse Badia Abdel Al dans son livre : « La Naqchbandiyya, sa naissance et son évolution chez les Turcs ».

Le Centre s’appuie pour le financement de ses activités sur les dons qui sont versés sur un compte propre à l’Association ottomane, dont dépend le Centre et qui est installée en Allemagne et ne s’occupe que des activités soufies.

Notons que c’est Gerd Rebler qui préside le Centre, tandis qu’Ayberk Gökcimen, l’un des pôles du soufisme dans la société occidentale, est le vice-président. 

"