Pour tuer des innocents: Boko Haram exploite la crise du coronavirus dans le Sahel et le Sahara
Ahmad Adel
Boko Haram a lancé de nouvelles attaques ces dernières semaines, alors que le Nigéria a enregistré 20 cas de contaminations par le coronavirus et 5 décès, et que le premier cas de contamination a été enregistré le 22 mars au Mozambique, ce qui a poussé les deux pays à déclarer l’état d’alerte maximum pour faire face au virus. Les organisations terroristes ont vu dans cette mobilisation des forces de sécurité des pays de la région du Sahel et du Sahara pour combattre le virus une occasion de reprendre leurs opérations armées contre les civils et les militaires.
C’est ainsi qu’au Nigéria, Boko Haram a exécuté une attaque le 25 mars dernier dans la région frontalière entre le Nigéria et le Tchad, tuant 92 soldats et en blessant 47 autres.
Et le 24 mars, 70 soldats au moins ont été tués au Nigéria, après que des hommes armés de BokoHaram leur eurent tendu une embuscade dans la région de Konduga au nord-est du pays.
Au Mozambique, Daech a revendiqué le 25 mars une attaque dans le nord du pays, tuant des dizaines de soldats et d’officiers de police, et s’emparant d’armes et de munitions.
Notons que la porosité des frontières des pays du Sahel et la faiblesse des services de sécurité ont favorisé le passage d’un pays à l’autre des éléments de Daech.
Pour sa part, le spécialiste de l’Afrique Nasser Maamoun Issa considère que le groupe BokoHaram mobilise ses capacités terroristes pour exécuter des attaques sanglantes dans les pays de la région, exploitant l’état d’alerte des forces de sécurité pour faire face au coronavirus.
Et d’ajouter que la recrudescence des opérations terroristes était prévisible, étant donné en particulier la peur des forces régionales de la propagation du virus, et le fait que le terrorisme ne craint pas le coronavirus, son idéologie étant basée sur la mort et la tuerie.