Au détriment du Liban : les intérêts communs révèlent les liens de la Turquie avec le Hizbollah

Chayma Hefzi

La Turquie cherche à étendre son influence sur la communauté sunnite du Liban dans le but réaliser ses rêves régionaux de restauration du califat.

Cela a amené le président libanais Michel Aoun à déclarer récemment que l’Empireottoman avait exercé un terrorisme d’Etat contre les Libanais, et un groupe de Libanais avaient manifesté devant l’ambassade turque à Beyrouth.

Quant au Hizbollah, il soutient les groupes chiites de la région. Pourtant, l’attaque d’Edleb, durant laquelle des éléments du Hizbollah ont été tués par des bombardements turcs, a révélé les détails des intérêts d’Ankara avec les milices chiites.

Car, au moment où des centres iraniens appelaient la Turquie à se comporter de façon raisonnable, le secrétaire général du Hizbollahn’a pas attaqué la Turquie, comme il le fait avec les autres pays sunnites à chaque apparition médiatique.

Certains analystes ont interprété cette attitude du Hizbollah comme la volonté d’éviter une confrontation avec la Turquie, qui est devenue le seul pays sunnite avec lequel le Parti entretient des relations, alors que ses relations avec les pays du Golfe et de la Ligue arabe se sont détériorées. 

Le Hizbollah organise d’ailleurs des rencontres avec des responsables des renseignements turcs pour diminuer la tension à Edleb.

En outre, il suit les pas de l’Iran et de la Russie, et au moment où ces pays empruntent la voie des négociations, il ne veut pas prendre le risque de s’opposer à la Turquie.

D’autre part, des rapports libanais indiquent que le directeur libanais de la sécurité générale a examiné avec la Turquie la diminution de la tension entre cette dernière et le Hizbollah au sud et à l’est d’Edleb, et la garantie d’un retrait progressif du Parti de cette région, comme mesure de base pour renforcer la trêve et le cessez-le-feu, le Parti ne souhaitant pas davantage d’escalade avec la partie turque.