Publié par CEMO Centre - Paris
ad a b
ad ad ad

Boris Johnson a été admis en soins intensifs. Voici ce que disent les recherches sur les cas les plus graves de Covid-19

mardi 07/avril/2020 - 10:38
La Reference
طباعة

Le Premier ministre britannique Boris Johnson a été transféré dans une unité de soins intensifs après que son état s'est détérioré lundi 6 avril. Boris Johnson a été admis à l'hôpital le 5 avril pour "des symptômes persistants de coronavirus", puis a été placé en soins intensifs lundi soir vers 19 heures, heure locale, a déclaré son porte-parole.

Alors que 80 % des cas de Covid-19 sont considérés comme légers (ce qui signifie que les patients n'ont pas besoin d'être hospitalisés), les cas graves peuvent présenter des symptômes semblables à une pneumonie et une insuffisance respiratoire. Dans les unités de soins intensifs, certains patients sont placés sous ventilation mécanique pour leur permettre de respirer. Le porte-parole de Boris Johnson a déclaré que le premier ministre de 55 ans n'est pas sous respirateur artificiel, et a ajouté que les affirmations suggérant qu'il l'était sont de la "désinformation".

Une étude des Centres américains pour le contrôle et la prévention des maladies a révélé que les patients atteints du Covid-19 étaient admis en soins intensifs dans 4,9 à 11,5 % des 2 449 cas analysés. Environ 53% des admissions en soins intensifs entre le 12 février et le 16 mars étaient des patients de plus de 65 ans

Les études préliminaires se sont achevées trop tôt pour connaître les conséquences sur le long terme pour les patients admis en soins intensifs.

Plusieurs études ont recueilli des données sur l'état des patients en unité de soins intensifs, mais la plupart n'ont duré que quelques semaines — et à ce moment-là, la majorité des patients de l'unité en question étaient encore en soins intensifs.

Les recherches existantes ne sont donc pas suffisantes pour tirer des conclusions sur ce qui arrive aux patients des unités de soins intensifs sur le long terme. Mais à court terme, les scientifiques ont constaté que très peu de patients admis en soins intensifs sortent de l'hôpital dans les premières semaines.

Une étude portant sur 2 249 patients atteints du Covid-19 admis en soins intensifs au Royaume-Uni au 3 avril a révélé que 346 de ces patients — soit 15% — sont décédés dans l'unité de soins intensifs. 15 % des patients en soins intensifs sont sortis de l'hôpital et les 70 % restants, soit 1 559 patients, étaient toujours en soins intensifs au 4 avril, date à laquelle la recherche a pris fin.

Une étude de moindre envergure s'est intéressée à 24 patients atteints du Covid-19 qui ont été admis en soins intensifs dans neuf hôpitaux de la région de Seattle entre le 24 février et le 9 mars. Les résultats ont montré que la durée moyenne d'un séjour en soins intensifs chez les patients survivants était de 14 jours.

La moitié des patients sont décédés après 1 à 18 jours de soins intensifs. Quatre de ces 12 patients étaient concernés par un "ordre de ne pas réanimer" (NPR). "La mortalité parmi ces patients gravement malades était élevée", ont conclu les auteurs de l'étude.

Cinq des 12 patients survivants sont sortis de l'hôpital, quatre sont sortis de l'unité de soins intensifs mais sont restés à l'hôpital, et trois étaient encore en soins intensifs sous respirateur le 23 mars.

Ces données sont similaires à celles d'une étude publiée le 19 mars dans la revue médicale Journal of the American Medical Association, qui portait sur 21 patients admis en soins intensifs à l'hôpital Evergreen de l'État de Washington, entre le 20 février et le 5 mars.

Au 17 mars, 67% de ces patients étaient décédés, et 24% des patients étaient toujours dans un état critique à la fin de l'étude. Seuls deux patients avaient été autorisés à quitter l'unité de soins intensifs.

Cette tendance s'est également vérifiée en Chine : sur les 41 patients atteints de Covid-19 identifiés pour la première fois à Wuhan — où la pandémie de coronavirus a débuté en décembre —13 ont été admis en soins intensifs dès le 4 janvier, selon une étude publiée dans la revue The Lancet. Cinq de ces patients sont morts le 22 janvier, tandis que sept ont pu sortir de l'hôpital. Le patient restant était toujours en soins intensifs lorsque la recherche s'est terminée.


"