Coronavirus: plus de 70.000 morts, ralentissement des décès en Europe
L'Europe, continent le plus endeuillé par la pandémie de coronavirus avec plus de 50.000 morts, près des trois quarts du total, espérait lundi une poursuite de la baisse du nombre de décès, mais les Etats-Unis s'attendent à une semaine extrêmement difficile, comparée par leurs dirigeants aux attentats du 11-Septembre.
La pandémie a fait plus de 70.000 morts dans le monde, depuis son apparition en décembre en Chine.
Parmi les quelque 1,25 million de cas recensés, le Premier ministre britannique Boris Johnson, 55 ans, hospitalisé dimanche dix jours après avoir été testé positif.
Boris Johnson a un "bon moral", après une "nuit tranquille" à l'hôpital, où il "reste en observation", a indiqué lundi Downing Street, précisant qu'il est toujours "aux commandes du gouvernement".
Des signes encourageants apparaissent, timidement, en Europe. En Espagne, le bilan quotidien des décès était en baisse lundi (637 morts en 24 heures), pour le quatrième jour consécutif. Et la contagion ralentit dans ce pays qui a payé le plus lourd tribut à la maladie après l'Italie.
"La pression diminue" grâce à "une certaine décrue" des hospitalisations et admissions en soins intensifs, s'est félicitée dimanche Maria José Sierra, du Centre d'alertes sanitaires espagnol.
Mais le pays, après plus de 13.000 morts, étudie "très sérieusement" l'idée d'imposer le masque pour sortir de chez soi, prenant en exemple les sociétés asiatiques qui ont déjà dû surmonter d'autres épidémies.
- "Nous vaincrons" -
En Italie, "la courbe a commencé sa descente", constatait dimanche le patron de l'Institut supérieur de la Santé, Silvio Brusaferro.
Le pays, qui compte près de 16.000 morts, sait néanmoins qu'il a "encore quelques mois difficiles" devant lui, a insisté le ministre de la Santé, Roberto Speranza.
La solidarité s'organise comme elle peut, avec de la nourriture passée de balcon en balcon dans les quartiers pauvres de Naples.
Une tendance à la baisse était aussi enregistrée en France, avec 357 décès enregistrés dimanche à l'hôpital en 24 heures, le chiffre le plus bas depuis une semaine.
Mais les autorités ont aussi prévenu que la France allait sans doute connaître en 2020 sa pire année de récession économique depuis la fin de la Seconde guerre mondiale.
En Grande-Bretagne, le moment était assez solennel pour une allocution, rare, de la reine Elisabeth II.
"Nous vaincrons – et cette victoire sera celle de chacun d'entre nous", a lancé dimanche soir la souveraine de 93 ans.
- "Pearl Harbor" -
Aux Etats-Unis, où le bilan approche 10.000 morts (9.633 dimanche), la propagation inquiète au plus haut point.
"Dans les jours à venir, l'Amérique va supporter le pic de cette terrible pandémie. Nos combattants dans cette bataille à la vie et à la mort sont les incroyables médecins, infirmiers et personnels de santé en première ligne", a déclaré dimanche soir le président Donald Trump.
L'administrateur fédéral des services de santé publique, Jerome Adams, a préparé l'opinion publique au pire. "La semaine prochaine sera un moment comme Pearl Harbor, comme le 11-Septembre, sauf que ce ne sera pas localisé, ce sera dans tout le pays".
Dans l'épicentre, la mégalopole de New York, le système de santé est "en situation de stress" faute "d'équipements et de professionnels" en nombre suffisant, d'après le gouverneur de l'Etat, Andrew Cuomo.
- Vers l'état d'urgence à Tokyo -
L'espoir de voir l'Europe se diriger vers un possible pic du coronavirus a redonné de l'énergie aux investisseurs: le soulagement s'est fait d'abord sentir en Asie, où la Bourse de Tokyo a notamment clôturé en forte hausse de 4,24%. Et l'éclaircie s'est propagée à l'Europe: vers 12H00 GMT, Francfort gagnait 4,75%, Paris 3,51% et Londres 2,14%.