Publié par CEMO Centre - Paris
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Donald Trump assiégé par le coronavirus

jeudi 02/avril/2020 - 08:46
La Reference
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Pour la deuxième fois en quelques jours, Donald Trump s'est montré ému : un ami à lui, atteint du Covid-19, est dans le coma. Fallait-il qu'un de ses proches soit en danger pour que le milliardaire, prompt à douter de la parole des experts, réalise enfin le bilan catastrophique qui s'annonce? En tout cas, le président américain a changé de ton et prévenu les Américains : « Notre pays est confronté à une épreuve sans équivalent dans son histoire », a-t-il lancé, appelant tous les Américains à « faire des sacrifices ». « Nous allons traverser deux semaines très douloureuses. »

Comme il l'a fait tout au long de sa carrière, Donald Trump s'adapte. La campagne électorale est interrompue? Ses conférences de presse seront ses meetings, les bonnes audiences deviendront ses sondages. Son principal argument pour sa réélection, à savoir l'économie flamboyante, s'est effondré? Il a une nouvelle stratégie : se présenter comme l'homme qui va sauver des vies.

Son équipe de crise estime que le coronavirus tuera 100 000 à 240 000 Américains au minimum. Les chiffres sont exorbitants, monstrueux, mais le président insiste : si cette fourchette est respectée — et encore plus si le bilan final est moindre — alors il pourra se targuer d'avoir fait du « bon boulot ».

Et de citer une hécatombe possible de deux millions de morts si rien n'avait « été fait ». Le magnat de l'immobilier assure même avoir résisté aux conseils de ses amis businessmen visant à ne pas pénaliser l'économie. « Beaucoup ont dit (…) ne fais rien, laisse couler et fais comme si c'était une grippe. Mais ça n'est pas une grippe, c'est vicieux », a concédé Trump qui disait pourtant l'inverse il y a quelques semaines et estimait que la crise était « sous contrôle ».

Son rival à la présidentielle creuse l'écart dans les sondages

Le même chef d'État voulait la semaine dernière « rouvrir l'économie » du pays d'ici Pâques. Cette inconstance laisse penser que son dernier revirement n'est peut-être pas définitif.

Pour l'instant, la cote de popularité de Donald Trump bénéficie d'un effet de ralliement, mais moins que celle d'autres chefs d'Etat qui font tous face chez eux à cette crise mondialisée. Le président est certes habitué se frotter à tous les défis de court ou moyen terme : la saga de l'impeachment paraît bien loin. Mais cette crise s'affrontera dans la durée. De plus, impossible pour lui de détourner la conversation dans les médias : le coronavirus est partout.

Son rival démocrate Joe Biden est pénalisé par une campagne devenue virtuelle mais creuse l'écart dans les sondages. « C'est une guerre, il vous faut un général », a-t-il lancé devant sa caméra installée à son domicile du Delaware. Même l'ex-président Barack Obama est sorti de sa réserve. « Chacun d'entre nous, surtout les jeunes, doit demander au gouvernement de faire mieux à tous les niveaux et doit voter cet automne », a-t-il tweeté. Reste que face à la catastrophe humaine et économique en cours, les Américains ont des soucis plus urgents que l'élection de novembre.


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