Publié par CEMO Centre - Paris
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Un Français résidant au Vietnam : « La France, ce pays en voie d’enveloppement »

jeudi 02/avril/2020 - 08:43
La Reference
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Michael Sibony, 33 ans, consultant indépendant en investissement immobilier, est en mission longue durée à Hanoï, la capitale du Vietnam :

« Vue d’Extrême-Orient, la situation européenne face à la pandémie ferait presque sourire si elle n’était pas si tragique. Les pays progressistes imposent à leur population de se confiner et, en France, on enrobe cette privation de libertés d’un champ lexical martial et guerrier anachronique. C’est en observant de loin mon pays se débattre qu’un constat s’impose.

Au Vietnam, pays “en voie de développement”, en guerre il y a cinquante ans, on ne compte à ce jour aucun mort [212 cas confirmés selon le décompte de l’université Johns-Hopkins, dont le suivi fait référence, NDLR]. Plus petit — sa surface équivaut à la moitié de celle de la France — et plus peuplé avec 93 millions d’habitants — soit presque 40 % de plus qu’en France —, le Vietnam gère d’une tout autre manière la non-prolifération du virus, sans appeler à la guerre ni créer de psychose dans les chaumières. Simplement, en confinant les personnes contaminées, en les testant et en identifiant les personnes risquant de l’être. Ces dernières sont isolées quatorze jours dans des hôtels d’Etat ou des bases militaires. Pas les autres. Quelques milliers de confinés au Vietnam, par rapport aux millions en France. Quant au reste de la population, les personnes sont incitées à rester chez elles, mais sans privation de libertés, sans ticket à imprimer pour sortir, comme si elles étaient rationnées [un “confinement renforcé” est entré en vigueur ce mercredi 1er avril, pour quinze jours, afin de freiner la propagation du virus].

Coronavirus : comment le Vietnam, pays « en développement », réussit à faire bien mieux que la France

C’est intégré : pour s’en sortir, il faut être collectif et responsable. La population entière porte le masque. Alors qu’en France en porter est considéré comme un acte presque malveillant ayant vocation à alimenter les peurs, ne pas en porter au Vietnam est une imbécillité coupable.

Bien sûr, l’Etat communiste et policier est présent. Avec leurs casquettes soviétiques et leur mini pick-ups qui rappellent les petites voitures Majorette des années 1980, ils quadrillent les quartiers en diffusant des consignes préventives avec des haut-parleurs. Toute la population reçoit un SMS quasi-quotidien contenant des indications ou des avis de recherche de personnes à risque, là où, en France, on s’offusque de voir le gouvernement envoyer un seul message de ce type. Ne nous trompons-nous pas de combat ?

La gestion de la crise n’a pas besoin d’être guerrière (d’ailleurs, par respect pour les rescapés des guerres, la décence devrait nous empêcher d’utiliser ce mot), mais simplement d’être organisée, d’être préparée. Au Vietnam, les dépistages sont maîtrisés et utilisés en grand nombre. Ils sont même exportés, alors qu’en France même les médecins ont du mal à en bénéficier.

                                                                                                                   


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