Avec les aides et les projets culturels, Erdogan entraîne le Liban dans le piège ottoman. L’exemple du Centre Tika.
Le Centre turc Tika (Agence turque de coopération et de coordination) est utilisé par le président turc pour étendre son influence au Liban. En fait, le Centre collecte des informations sous couvert d’aides humanitaires, car il fait partie des renseignements turcs. Il suffit d’indiquer que l’actuel chef de ces renseignements Hakan Fidan a été l’ex-président du Centre.
Notons que Tika octroie des dizaines de milliers de dollars d’aides, et restaure des vestiges de l’Empire ottoman, en particulier à Tripoli, au nord du Liban.
Tika a réalisé depuis 2007 plus de 100 projets au Liban, pour une valeur de plus de 50 millions de dollars. C’est ainsi que le Centre a renforcé les capacités des installations du Haut Comité de secours libanais dans le port de Beyrouth, et restauré un certain nombre d’églises.
L’Agence Tika cherche aussi à gagner le soutien des femmes turkmènes, en lançant des projets de formation professionnelle, comme dans les villages de Kawachra et Idmun, situés à l’est du pays, sous prétexte de lui permettre de contribuer aux revenus de la famille. C’est une politique qui a porté ses fruits, et la minorité turkmène du Liban soutient maintenant la Turquie, comme en témoigne le fait qu’à chaque manifestation des Arméniens contre la Turquie, les Turkmènes organisent se rassemblent pour manifester leur soutien au Parti de la justice et du développement.
Quant aux Centres culturels turcs, ils sont l’un des outils de la Turquie pour altérer l’identité de la société libanaise : ainsi, a été inauguré récemment en coopération avec l’Association libanaise Makarim al-Akhlaq le Centre d’études ottomanes à Tripoli, les manuscrits ottomans – plus de 250000 sur le Liban – sont devenus un facteur essentiel de l’influence turque au Liban.
Ajoutons à cela l’inauguration récente d’un département de langue turque à l’Université libanaise, visant à préparer les étudiants à réécrire l’histoire du Liban de façon à plaire au régime turc.
Notons que des centaines de Libanais avaient manifesté devant l’ambassade turque pour rappeler les crimes commis par l’Empire ottoman contre leurs ancêtres, par le biais de l’enrôlement et de la corvée