Les contradictions du centre Sita: ses rapports sur les réfugiés changent selon les caprices d'Erdogan
mercredi 01/avril/2020 - 08:29
Le président turc Recep Tayyip Erdogan a une méthode particulière de traitements avec les réfugiés en général, et des Syriens en particulier, chacuns ce qu'il selon les bénéfices qu'il en peut réaliser, notamment les intérêts politiques internes et internationaux.
Le changement des conditions et des alliances influence son attitude envers eux et par conséquent celle de ses locuteurs aussi changent.
Jeu paradoxal de pression et de chantage de Sita
La question des réfugiés syriens en Turquie a attiré l'attention internationale, en raison de la pression d'Erdogan sur les pays européens pour bénir ses opérations militaires contre les Kurdes et sur les territoires du nord de la Syrie, et sa décision d'ouvrir des frontières pour que les réfugiés puissent traverser vers le vieux continent.
Dans l'une des contradictions les plus frappantes de la situation des réfugiés syriens en Turquie - selon des centres de recherche fidèles à la politique d'Erdogan - le Centre de recherche Sita change sa façon de gérer la crise, comme le montrent deux de ses rapports, l'un en 2018 et l'autre en 2019.
En 2018, le Centre estimait que le retour des réfugiés syriens dans leur pays devait être l'objet d'un effort international conjoint, indiquant que les partis politiques jouaient avec le feu en alimentant la haine des Syriens, ou en faisant des promesses électorales sur cette question.
Dans le même sens, le centre a attaqué les déclarations des opposants sur la nécessité de renvoyer environ 4 millions de réfugiés syriens en Turquie, en déclarant que l'expulsion des réfugiés syriens compromettrait la possibilité d'une coexistence pacifique entre différentes sociétés à l'avenir.
"Pour être clair, viser les réfugiés, qui ont fui l'effusion de sang et la guerre civile, n'est pas seulement un acte irresponsable. En même temps, cela revient à reproduire le type de racisme qui est populaire parmi les extrémistes de droite en Europe", annonçait le centre il y a deux ans.
Mais en juillet 2019, dans un rapport intitulé "Comment lutter contre la désinformation contre les réfugiés syriens", cela justifie l'échec de la Turquie à traiter avec plus de réfugiés.
Il fait valoir que la Turquie a pris des mesures pour établir des zones de sécurité à travers sa frontière sud et a fourni des efforts diplomatiques pour faciliter le retour des réfugiés dans leurs foyers, sur les traces des opérations du Bouclier de l'Euphrate, indiquant que le pays envisage maintenant une nouvelle incursion dans la zone à l'est de l'Euphrate. En plus de retirer les combattants de cette zone, les Turcs visent à créer des conditions pour le retour en toute sécurité des Syriens dans leur pays.
Les intérêts d'Erdogan, pas ceux de la Turquie
Mais ces campagnes et opérations militaires visent non seulement, principalement, les intérêts d'Erdogan et non ceux de la Turquie, mais également son objectif d'éliminer les Kurdes.
«Le pays a un creuset de vagues migratoires au fil des siècles, rappelle ledit centre.
Les États-Unis, l'Union européenne et les Nations Unies doivent jouer un rôle plus important dans ce processus. Ils doivent comprendre qu'ils ne peuvent plus renoncer à leurs responsabilités en remerciant les Turcs pour leur travail acharné.»
Le centre attaque ce qu'il appelle des campagnes de désinformation médiatique et électronique, exigeant que les zones de sécurité en Syrie soient mieux équipées pour faciliter le retour des réfugiés et améliorer la sécurité.