Le trio de l’espoir: Davutoglu, Babacan et Gul menacent le trône d’Erdogan
Amis d’hier, ennemis d’aujourd’hui : l’ex-ministre turc des Affaires étrangères Ahmet Davutoglu, l’ex-ministre des Finances Ali Babacan et l’ex-président Abdallah Gül, qui avaient été les amis d’Erdogan et avaient contribué à la création du Parti de la justice et du développement avec lui, sont aujourd’hui ses ennemis, en tentant de lui tirer le tapis sous les pieds, et en attendant les prochaines élections présidentielles pour l’éliminer de la vie politique.
Abdallah Gül est né en 1950, il a été le premier membre du Parti de la justice et du développement à occuper le poste de premier ministre en 2001, avant de devenir président en 2007.
Les différends entre Gül et Erdogan ont éclaté en 2013, lorsque Gül a critiqué Erdogan, alors premier ministre, pour sa décision de réprimer les manifestants du Gezi Park, faisant plus de 10 morts et blessés.
Gül critique l’implication de l’armée dans les crises syrienne et libyenne, et considère que la place naturelle de la Turquie est du côté occidental et que son avenir est dans l’intégration à l’Union européenne, alors qu’Erdogan en a fait une marionnette entre les mains des Russes.
Il considère aussi que l’amélioration des relations avec l’Egypte, porte du monde arabe, est essentielle.
Ahmet Davutoglu est né en 1959. Ses différends avec Erdogan datent de l’époque où la Turquie a été transformée en régime présidentiel, ce à quoi il s’est opposé. Il a finalement démissionné de la présidence du parti.
Davutoglu a critiqué à maintes reprises la politique d’Erdogan, en particulier suite à la défaite du parti dans les élections municipales d’Istanbul en mars 2019.
En créant un nouveau parti, il cherche ainsi à prendre sa revanche.
Ali Babacan est né en 1967. Il a contribué à revigorer l’économie turque durant les deux ans qu’il a passés comme ministre de l’Economie, ce sur quoi il compte beaucoup pour parvenir à la présidence de la République.
Notons que dans la charte de son parti, il a promis de revenir au régime parlementaire, et d’octroyer aux citoyens kurdes leurs droits démocratiques, outre la liberté de la presse, et la lutte contre la corruption.