Comment la Russie et la Turquie détiennent l’avenir de la Syrie
Un cessez-le-feu pour toute la Syrie. C’est
ce qu’ont réclamé ce 29 mars l’ONU et l’Union européenne. Après près de 9 ans
de guerre qui ont fait 400 000 morts, et un conflit qui se poursuit dans la
province d’Idlib, c’est en effet une Syrie très vulnérable qui s’apprête à
affronter la menace sanitaire.
Depuis la signature de la fragile trêve
entre la Russie et la Turquie début mars, une légère accalmie se fait ressentir
dans l’explosive région d’Idleb.
Cette province de 4 millions
d’habitants, «pièce maitresse du conflit, loin d’être un
épiphénomène», selon le politologue François Burgat, spécialiste du
monde arabe au CNRS, illustre bien la dynamique de reconquête militaire du
pouvoir central, et «que personne ne réussit à stopper».
Les enjeux syriens sont en effet sans
conteste internationaux. Tant qu’aucun rapport de force interne à la Syrie ne
s’exprime pas, les cartes essentielles du conflit sont détenues par les Russes et
les Turcs, avance ainsi le chercheur, qui relève: «Si Moscou décide de
se passer de Bachar Al-Assad et se désengage, on pourra alors imaginer une
solution politique».
C’est en septembre 2015, que Moscou,
principal allié du pouvoir de Damas, a entamé une campagne de frappes aériennes
en soutien aux troupes du régime, en grande difficulté. Selon Moscou, 3 000
militaires sont déployés, en plus des avions, hélicoptères, navires de guerre
et autres sous-marins. Plus de 63.000 militaires russes ont servi dans la
campagne syrienne.
La Turquie a, elle, été impliquée dans le conflit dès
2011, hébergeant l'opposition politique et les responsables de l'opposition
armée au régime de Bachar al-Assad.