Les Frères d’Algérie: participation suspecte à des sommets visant à diviser le monde arabo-islamique
Les Frères d’Algérie ont participé activement au Sommet de Kuala Lumpur qui s’est tenu en décembre 2019, et ont été représentés par Abdel Razzaq Moqri, président du mouvement de la Société pour la paix (Hamas), en tant que secrétaire général du Sommet.
Etaient présents au Sommet (connu depuis 2020 sous le nom de Fondation Perdana pour le dialogue des civilisations), convoqué par le premier ministre malais Mahatir Mohammad, les présidents iranien Hassan Rouhani et turc Recep Tayyip Erdogan, outre l’émir du Qatar Tamim ben Hamad.
En outre, au moins 150 membres des branches du groupe des Frères dans le monde étaient présents.
Par ailleurs, le quotidien algérien al-Chourouq al-Yawmi a publié le 18 décembre 2019 une déclaration de Abdel Razzaq Moqri affirmant que le but de ce Sommet était de dessiner les contours du développement qui préserve la souveraineté et redonne à la
civilisation islamique son éclat. Et d’ajouter : « Parmi les principales caractéristiques de ce Sommet et de ce projet, figure le fait qu’il est soutenu par de larges réseaux de personnalités, d’oulémas, de penseurs, d’ONG et d’organisations civiles populaires de plus de 50 pays ».
Pour sa part, l’écrivain algérien Ossama al Rantissi a affirmé dans un article intitulé « La Malaisie, nouvelle destination du pèlerinage de l’organisation internationale des Frères musulmans ! » et publié le 18 décembre 2019, que la Malaisie avait remplacé le Qatar et la Turquie comme destination pour les Frères chassés de leur pays, après que les pressions sur Doha eurent augmenté.
Ainsi, le but essentiel du Sommet serait de fournir une bouée de sauvetage à l’Organisation internationale des Frères.
Quant à Sameh Eid, chercheur sur les mouvements islamistes, il a affirmé que les Frères d’Algérie étaient depuis 1992 une faction faible à l’intérieur du Front islamiste dans le pays, et qu’ils se sont alliés ensuite au pouvoir militaire, ce qui leur a valu une condamnation de la part des courants islamistes. Il a ajouté que la participation de membres des Frères d’Algérie au Sommet de Kuala Lumpur l’année dernière avait affaibli leur position, ce Sommet ayant été considéré comme suspect.