Publié par CEMO Centre - Paris
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En soutenant les Frères, la Turquie s’efforce de contrôler les régions yéménites

lundi 30/mars/2020 - 07:09
La Reference
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Certains médias yéménites ont annoncé le 15 mars dernier la fourniture par certains cadres du Parti d’al-Islah (Frères du Yémen) de toutes les facilités pour permettre à des dizaines d’officiers des renseignements turcs d’entrer dans les provinces de Maarib et de Chabwa, par le biais de l’Organisme turc d’aide humanitaire, tandis que certains sont entrés dans les provinces yéménites en passant par le poste-frontière de Chahn dans la province de Mahra, après avoir obtenu des facilités du ministère yéménite de l’Intérieur Ahmad al-Mayssiri.

Le rôle d’Ankara au Yémen s’est renforcé ces derniers temps pour deux raisons : la première, c’est la relation forte entre la Turquie et l’Iran. En effet, ce dernier a déployé ses milices au Yémen, représentées par le groupe des Houthis, et Ankara a exploité cette situation en invitant des représentants du régime iranien et du groupe des Frères en 2015, et ils se sont

mis d’accord pour unir leurs efforts contre les forces de la coalition arabe au Yémen. De même, Ankara a joué un rôle dans la conclusion de certains accords entre les Houthis et les Frères, aux termes desquels les Houthis ont imposé leur domination sur le Yémen.

Et la seconde raison, c’est le désir des Frères du Yémen d’obtenir un soutien d’Ankara, en contrepartie de facilités d’entrée au Yémen octroyées à la Turquie. Cela s’est manifesté lorsque certains cadres des Frères dans le gouvernement légitime ont demandé au président défunt Ali Abdallah Saleh de mettre en place une nouvelle coalition opposée à la coalition arabe, en faisant allusion à l’octroi à Ankara de certains secteurs économiques vitaux du pays, comme les ports, les aéroports, le pétrole et le gaz.

De son côté, le spécialiste des mouvements islamistes Hicham al-Naggar a expliqué que la répartition des zones d’influence entre des villes stratégiques du Yémen, dans le cadre des efforts irano-turcs sous patronage qatari, était fondée sur la nature des alliances sur le terrain, et que cela pouvait conduire dans la période à venir à un changement de la position de la coalition arabe, comme résultat de l’échec continu dû à l’infiltration du gouvernement légitime yéménite par les Frères et leur soumission à la Turquie et au Qatar.

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