Qui va sauver les réfugiés, les Kurdes et les prisonniers turcs du coronavirus?
Les prisonniers qui croupissent dans les prisons turques, les Kurdes déplacés au nord de la Syrie et les réfugiés aux frontières grecques payent tous le prix des politiques du président turc, la plupart courant le risque d’être contaminés par le coronavirus, en l’absence des mesures de protection préconisées par l’OMS.
Les réfugiés sont dans une situation dramatique, après l’ouverture par la Turquie le 27 février dernier des frontières avec la Grèce, étant obligés de s’abriter dans les stations d’autobus et les mosquées, après que leurs biens eurent été confisqués.
Et selon David Miliband, président du Comité international de secours, les réfugiés et les familles qui ont été obligés de fuir leurs foyers sont exposés au danger du coronavirus.
Concernant les prisons turques, la situation est tout aussi catastrophique, quelque 300000 personnes étant détenues depuis le prétendu coup d’Etat manqué du 15 juillet 2016, ce qui est un nombre bien supérieur à la capacité des prisons.
Et au moment où les autres pays annoncent la libération de nombreux prisonniers pour combattre le coronavirus, le président turc continue à jeter en prison tous ceux qui s’opposent à lui, et des dizaines ont été emprisonnés récemment après avoir été accusés de répandre des informations fausses sur le coronavirus. Par ailleurs, les autorités pénitentiaires, au lieu de fournir des masques gratuits aux prisonniers, ont décidé d’augmenter leurs prix à l’intérieur des prisons.
Quant aux Kurdes, qui représentent 20% de la population turque, ils sont ignorés par Erdogan, le ministère turc de la Santé et ses départements chargés de diffuser les conseils concernant la protection contre le virus se contentant de le faire en turc et non en kurde, bien que de nombreux Kurdes ne maîtrisent pas le turc.
C’est ainsi que Sizay Tamili, ex-coprésident du Parti démocratique des peuples a demandé aux autorités turques d’utiliser la langue kurde également en diffusant les informations relatives au coronavirus, critiquant dans une série de tweets, le refus par les autorités sanitaires turques d’utiliser le kurde jusqu’à maintenant. Et d’ajouter : « L’Etat, qui ne prend pas en considération la réalité de la diversité des langues en Turquie, doit présenter ces instructions en langue kurde également ».