Alors que le monde est occupé avec le coronavirus, Téhéran intensifie sa présence militaire en Syrie
Les agents de Téhéran ne
cessent de renforcer leur présence militaire à l’est et au sud de la Syrie, en
recrutant des habitants de ces zones et en les enrôlant dans ses milices.
L’Iran a été soumis ces
derniers temps à des pressions intenses pour retirer ses forces de Syrie, de la
part à la fois de la Turquie dont les objectifs sont en contradiction avec ceux
de l’Iran dans ce pays, en particulier au nord, mais aussi d’Israël au sud – et
l’Iran a effectivement retiré une partie importante de ses forces dans le sud
–, des Etats-Unis qui s’opposent à la présence iranienne dans l’ensemble de la
Syrie, et de la Russie qui souhaite se débarrasser des factions qui
combattaient le gouvernement pour contrôler seule la Syrie.
Face à ces pressions, l’Iran
a retiré ses militaires de la zone s’étendant d’al-Mayadin à Boukmal, dans le
gouvernorat de Deir az-Zor, et à proximité de Deraa dans le sud. Mais il
renforce parallèlement sa présence dans ces zones en recrutant et armant des
jeunes parmi les habitants locaux, de façon à jouir d’un soutien populaire et
d’une influence durable.
Notons que ce sont les agents
de l’Iran dans le pays qui se chargent de recruter les habitants, et selon
l’Observatoire syrien des droits de l’homme, il s’agit de l’escadron d’al-Arin
dépendant de la brigade 313, et des centres de recrutement de Sayda, Daal et
Azraa, en accueillant les jeunes pour les former à leur nouvelle mission en les
envoyant dans la région d’al-Lajat à l’est de Deraa.
Pour sa part, le spécialiste
de l’Iran Mohammad Ebadi considère que Téhéran recrute ces milliers de jeunes,
alors que les autres forces sont impliquées dans les combats au nord-ouest du
pays.
Il ajoute que les agents de
l’Iran se focalisent sur le recrutement des jeunes qui ont déserté et espèrent
ainsi échapperauxsanctionsau cas où les services de sécurité du gouvernement
les retrouvaient.
Selon lui, les villes
d’al-Baath, de Khan Arnaba et de Qouneitra dans le sud syrien connaissent une
activité de recrutement intense, et les milices iraniennes payent à chaque
jeune environ 300 dollars par mois, qui est une somme importante étant donné la
pauvreté qui règne dans cette région.