Publié par CEMO Centre - Paris
ad a b
ad ad ad

Pandémie: les enquêteurs de l'ONU demandent un cessez-le-feu en Syrie

dimanche 29/mars/2020 - 07:24
La Reference
طباعة

Le président syrien Bachar al-Assad et le prince héritier d'Abou Dhabi, Mohammed ben Zayed al-Nahyane, ont eu vendredi un entretien téléphonique, a rapporté l'agence officielle syrienne Sana, une première depuis le début du conflit en Syrie en 2011.

« La pandémie de Covid-19 représente une menace mortelle pour les civils syriens. Elle frappera sans distinction et sera dévastatrice pour les plus vulnérables en l'absence d'action préventive urgente », s'est alarmé ce samedi Paulo Pinheiro, président de la Commission d'enquête de l'ONU.

Les enquêteurs de l'ONU pour la Syrie ont appelé, ce samedi 28 mars, au cessez-le-feu afin d' « éviter d'aggraver la catastrophe » au moment où les premiers cas de personnes infectées par le nouveau coronavirus sont recensés dans le pays, ravagé par neuf années de guerre.

La Syrie a signalé jusqu'ici cinq cas de contamination au nouveau coronavirus. « Pour éviter la tragédie qui s'annonce, les parties doivent entendre l'appel à un cessez-le-feu du secrétaire général des Nations unies et de l'envoyé spécial, sous peine de condamner un grande nombre de civils à une mort pourtant évitable », a déclaré, dans un communiqué, le président de la Commission d'enquête, Paulo Pinheiro.

Un système de santé en lambeaux

La guerre en Syrie, qui a fait plus de 380 000 morts, a considérablement affaibli le système de santé. Seuls 64% des hôpitaux et 52% des centres de soins primaires qui existaient avant 2011 sont opérationnels, tandis que 70% des personnels de santé ont fui le pays, selon l'Organisation mondiale de la santé.

Cette situation dramatique est due « pour une large part aux forces pro-gouvernementales qui ciblent systématiquement les installations médicales », selon la commission. « Les attaques contre les structures médicales, les installations, les hôpitaux et les secouristes doivent cesser immédiatement », exige-t-elle.

La pandémie menace tout particulièrement les 6,5 millions de Syriens déplacés dans le pays, dont plus d'un million de civils, majoritairement des femmes et des enfants, qui sont entassés dans des camps le long de la frontière turque, dans la province d'Idleb. 

                                                        

Ils vivent avec un accès limité aux soins ou à l'eau potable, dans un secteur où des dizaines d'hôpitaux ont été mis hors-service par les bombardements et les combats.

Les ONG humanitaires craignent également une catastrophe sanitaire dans les prisons surpeuplées du régime syrien.


 ■ L'UE appelle à son tour à la cessation des hostilités

Après l'ONU, l'Union européenne a appelé à son tour, dimanche 29 mars, à un cessez-le-feu dans toute la Syrie pour aider à mettre sur pied une meilleure réponse à la pandémie de coronavirus.

« Le cessez-le-feu récemment décidé à Idleb reste fragile. Il doit être maintenu et étendu à toute la Syrie », a déclaré un porte-parole de la Commission européenne, dans un communiqué.

« Cesser les hostilités dans le pays est important en soi, mais c'est aussi une précondition pour contenir la propagation du coronavirus et protéger une population, déjà éprouvée, des conséquences potentiellement désastreuses, en particulier à Idleb, où se trouve un nombre important de réfugiés », a-t-il continué.

L'UE a également plaidé pour une libération à grande échelle de personnes détenues par le régime syrien.

 


"