Seta: la plateforme des Frères de Tunisie pour appliquer l’agenda d’Erdogan
Le président turc a décidé, en coordination avec le mouvement tunisien d’al-Nahda, d’envoyer des dizaines d’experts tunisiens en Libye pour soutenir les milices du gouvernement d’entente dirigé par Fayez al-Sarraj.
C’est ainsi qu’en janvier dernier, les experts du Centre Seta d’études politiques et stratégiques, dépendant de la présidence de la République turque, ont supervisé la formation de 76 ingénieurs tunisiens spécialisés en chimie, biologie, mécanique, électricité, télécommunications et technologies de l’information, et le premier groupe a été envoyé à Tripoli début mars.
C’est ainsi que l’Etat turc finance par le biais du Centre Seta la formation et l’envoi de ces experts tunisiens en Libye, tandis que des institutions officielles du gouvernement de Tripoli signent des contrats avec eux. Par
ailleurs, le mouvement d’al-Nahda a été choisi par le biais du Centre d’études stratégiques et diplomatiques de Tunis, dirigé par le gendre de Rached Ghannouchi, Rafiq Abdel Salam.
Notons que 48 autres experts devaient être formés en mars pour être envoyés en Libye, mais que la propagation du coronavirus a obligé à reporter cette formation.
Cette entente tripartite turco-tuniso-libyenne intervient après la visite d’Erdogan en Tunisie en décembre 2019, qui a été suivie en janvier 2020 par celle de Ghannouchi – chef d’al-Nahda et président du parlement tunisien - en Turquie, ce qui avait amené 122 députés à demander l’ouverture d’une enquête sur les raisons de cette visite, certains allant jusqu’à exiger la démission de Ghannouchi de sa fonction de président du Parlement.
Rappelons que la Turquie avait signé en novembre 2019 deux accords avec le gouvernement d’entente de Tripoli, l’un sur la coopération sécuritaire et l’autre sur la délimitation de zones d’influence en Méditerranée orientale.
La Turquie cherche ainsi à fournir toutes formes de soutien matériel et stratégique aux milices libyennes au service de Fayez al-Sarraj, et le 10 décembre 2019, le président turc a indiqué que son pays était prêt à envoyer des troupes en Libye pour soutenir le gouvernement d’entente. Et depuis ce moment-là, il tente par toutes les formes d’ingérence d’entraver
les efforts de l’armée nationale libyenne pour libérer Tripoli des milices terroristes soutenant le gouvernement d’entente.