Coronavirus: espoir en Chine, report d’un an des JO de Tokyo
Au moment où la province chinoise du Hubei, berceau de la pandémie de Covid-19, s’apprête à lever sa quarantaine, le virus qui a mis le monde à l’arrêt a provoqué mardi un nouveau séisme international : le report des JO d’été de Tokyo.
Après avoir longuement hésité, les organisateurs japonais se sont rendus à l’évidence : impossible, dans des conditions pareilles, d’organiser en juillet la grand-messe internationale du sport.
Le premier ministre Shinzo Abe a indiqué avoir proposé au Comité international olympique un report d’un an, ce que le CIO a immédiatement accepté, annonçant que les JO d’été 2020 auront lieu “au plus tard à l’été 2021, afin de sauvegarder la santé des sportifs et de tous ceux impliqués dans les JO ainsi que la communauté internationale”.
Depuis la première édition en 1896, il s’agit du premier report des Jeux olympiques en dehors d’une période de guerre.
Ces jeux, qui s’appelleront toujours “Tokyo 2020”, seront “le témoignage de la défaite du virus” face à l’humanité, a lancé M. Abe.
Ce nouveau bouleversement du calendrier international intervient paradoxalement alors qu’un espoir se lève à l’Est : la province chinoise du Hubei, berceau de la pandémie, a entamé les préparatifs pour lever, dans les jours qui viennent, sa quarantaine qui a duré plus de deux mois.
Plus de 200.000 cas de nouveau coronavirus ont été officiellement diagnostiqués en Europe. L’Espagne a enregistré un nouveau record de morts en 24 heures avec 514 décès supplémentaires, tandis qu’en Italie, on attend fébrilement les chiffres après deux jours consécutifs de baisse du nombre de morts, laissant croire à une possible tendance, même si les autorités appellent à la plus grande prudence.
Alors que plus de 1,9 milliard de personnes dans le monde sont soumises à des mesures de confinement plus ou moins strictes, et que leur nombre augmente chaque jour, les autorités chinoises ont décidé que dès mercredi les habitants du Hubei (centre de la Chine) considérés comme sains pourront se déplacer librement.
Ceux de Wuhan, ville au cœur de l’épidémie et placée sous cloche depuis fin janvier, devront attendre le 8 avril.
Pour aller et venir, les habitants devront impérativement justifier d’un code QR “vert” sur leur téléphone portable. Délivré par les autorités, il atteste de leur non-infection.
“J’attends avec impatience la liberté”, a confié Willa, une Chinoise de Wuhan qui n’a pas souhaité donner son nom complet. Après plus de deux mois de confinement, “les habitants sont sous une pression immense”, a-t-elle expliqué à l’AFP.
La Chine a fait état mardi de 78 nouveaux cas de Covid-19. Mais il s’agit presque exclusivement de personnes venant de l’étranger. Une tendance qui alimente les craintes d’une nouvelle vague de contagion dans le pays, où l’épidémie était pratiquement jugulée.
Ces dernières semaines, le nombre de nouvelles contaminations dans le Hubei s’est considérablement réduit. Certains habitants ont déjà repris le travail et les transports publics redémarrent progressivement.
Cette image optimiste tranche avec la situation ailleurs dans le monde.
D’après un bilan établi par l’AFP à partir de sources officielles, près de 17.000 personnes ont perdu la vie à cause de ce virus et plus de 386.350 cas d’infection ont été diagnostiqués dans 175 pays et territoires.
Ce nombre de cas diagnostiqués ne reflète toutefois qu’une fraction du nombre réel de contaminations, un grand nombre de pays ne testant désormais plus que les cas nécessitant une prise en charge hospitalière.