Publié par CEMO Centre - Paris
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Les faucons des Frères musulmans et les normes de l’alternance du pouvoir au sein de la Confrérie

mercredi 19/septembre/2018 - 09:46
La Reference
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Doaa Imam

 

La Confrérie des Frères musulmans (fondée en 1928) n’a jamais permis tout au long de son histoire, une modification des règles relatives à l’alternance du pouvoir en son sein. L’ambition des jeunes (privés de toute autorité) d’occuper des postes de direction, a donné lieu à des différends successifs au sein de la Conférie.

Mahmoud Ezzat et Mohamed Kamal

Des différents au grand jour et des normes secrètes

Après l'emprisonnement et la fuite des dirigeants des Frères musulmans qui ont suivi la révolution du 30 Juin 2013 (qui a écarté les Frères du pouvoir), des rivalités ont éclaté entre le groupe de Mahmoud Ezzat, et celui Mohamed Kamal pour prendre la direction de la Confrérie. L’ancienne garde a pris le parti de Ezzat tandis que les jeunes se sont rangés au côté de Kamal. Les deux fronts se sont échangés les accusations de fraude et d'irréalisme. La bataille pour la direction de la Confrérie n’est pas terminée. Mais une question se pose : quelles sont les normes pour l’alternance du pouvoir ?

Crise de leadership

Après le sixième guide, Mamoun Al-Hodeibi en 2004, certains membres de la Confrérie ont appelé à changer les règles établies pour choisir le guide. Mais la situation est restée inchangée. En 2010, la Confrérie a témoigné d’une bataille interne qui s’est soldée par la victoire de l’ancienne garde représentée par Mohamed Badi’ (l’actuel guide) face au mouvement réformiste, dirigé par Mohamed Habib, le guide adjoint à l'époque, et Abdel Moneim Aboul Fotouh (qui figure sur la liste terroriste depuis février 2018).

Défaillance des structures

Au début 2004, le chercheur mauritanien Mohamed bin Moukhtar Al-Shanqiti, affilié aux Frères musulmans, a critiqué la politique de la confrérie et ses règlements internes, étant donné que ces règlements révélaient un grave déséquilibre dans les structures de direction des Frères tant en Egypte qu’au seind de l'organisation internationale.

 

« L’organe fondateur de la Confrérie s’est donné une légitimité permanente, mais les membres non-fondateurs, eux, ont été privés de tout droit de modifier le règlement interne et de participer au choix de la direction », a affirme Al-Shanqueeti.

Le guide secret

Les Frères ont eu recours tout le long de leur histoire au subterfuge du « Guide secret » qui était connu des faucons seulement, et ce pour éviter les poursuites policières. Ainsi, lorsque le fondateur de la Confrérie, Hassan Al-Banna est mort, les avis étaient partagés sur le choix d'un Imam et le groupe est resté de 1949 à 1951 sans guide. « Le guide à cette époque était Moustafa Machehour », explique Ahmed Ban, chercxheur spécialiste des mouvements islamistes.

Ismail Naji Al-Cheikh, membre du Conseil de la Choura du Mouvement algérien d’Al-Nahda, explique les raisons pour lesquelles l’ancienne garde continue à occuper les postes de direction au sein de la Confrérie : « Les Frères sont toujours dominés par l’idée du dirigeant unique et paternaliste ce qui fait que l’avènement de la jeune génération est très difficile », affirme-t-il. Et de conclure dans des déclarations exclusives à Al-Marje’ que les Frères musulmans « ont peur du renouvellement, de crainte qu’on les accuse d’avoir renoncé aux principes de la première génération».

 

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