En Iran, le doute grandit sur les chiffres officiels des décès dus au coronavirus
Alors
que la République islamique est aujourd'hui l'un des pays les plus touchés de
la planète, les chiffres officiels sont remis en cause.
L'Iran ment-il sur son bilan des victimes
du coronavirus ? Les autorités ont-elles dissimulé le démarrage de
l'épidémie ? La République islamique est aujourd'hui l'un des pays les plus
touchés de la planète, avec des chiffres officiels de plus en plus ouvertement
remis en cause.
D'après les données fournies ce lundi par
le gouvernement, le Covid-19 a fait 1812 morts en Iran pour quelque 20 600 personnes contaminées. Jeudi,
le porte-parole du ministère de la Santé Kianouche Jahanpour avait évoqué un
rythme de 50 nouveaux cas chaque heure, pour "un mort toutes les dix
minutes".
Sur les réseaux sociaux, le nombre des victimes est multiplié. Répondant aux chiffres du
gouvernement, le Conseil national de la résistance iranienne (CNRI, opposition
en exil) évoquait dans un communiqué plus de 9600 morts. Un chiffre
invérifiable et invalidé par les sources contactées par l'AFP.
"En Iran, certains universitaires ont des estimations beaucoup plus
élevées que les données officielles, mais il faut faire très attention",
tempère Thierry Coville, un spécialiste français de l'Iran à l'Institut des
relations internationales et stratégiques (IRIS), qui met en exergue
l'utilisation de modèles plus théoriques qu'empiriques.
Le doute est pourtant bien
là. "Il apparaît clairement que [les responsables iraniens] sous-estiment,
en tout cas publiquement, la gravité de la crise", a affirmé Seth Jones,
du Centre pour les études stratégiques et internationales (CSIS) de Washington.