Les revirements du groupe des Frères en Algérie après les élections présidentielles
Les positions du Hamas, dirigé par Abdel Raziq Maqri, vis-à-vis du Hirak populaire en Algérie ont été changeantes, tantôt le soutenant, tantôt mettant en garde contre lui pour tenter de se rapprocher du président Tebboune.
En effet, le mouvement cherche à gagner la sympathie du Hirak, et en même temps, tente d’apparaître comme respectueux de la démocratie dans le pays, dans le but d’obtenir du nouveau président des postes ministériels.
C’est ainsi que dans un communiqué publié le 12 décembre 2019, Maqri a affirmé : « L’organisation d’élections présidentielles en Algérie est une étape nécessaire, pour garantir l’avenir des libertés et de la démocratie, et transformer les demandes populaires en politiques développementalistes et sociales, pour mettre fin à la crise économique, améliorer le niveau de vie des citoyens et réaliser la renaissance du pays ».
Pourtant, dans un communiqué daté du 16 mars 2020, arguant du coronavirus, le mouvement a demandé la suspension du Hirak, avec l’arrêt des vols entre l’Algérie et l’étranger, en particulier les zones sinistrées, et l’annulation de tous les rassemblements et les activités culturelles et sportives, pour apparaître favorable à l’Etat, tout en gagnant la sympathie de la rue.
Et bien que les dernières positions officielles du groupe soient ainsi apparues comme favorables à l’Etat, sa position non déclarée est différente, car après l’annonce par l’Etat de la suspension de la prière dans les mosquées, les comités électroniques du groupe ont commencé à exciter l’opinion publique contre les mesures exceptionnelles de l’Etat, en prétendant que celui-ci combattait l’islam. Et l’on a vu des éléments du groupe aller faire la prière en commun face aux mosquées fermées et publier des photos de ces scènes sur les réseaux sociaux, défiant ainsi les mesures prises par l’Etat après avoir consulté les oulémas.
